Le différend entre la Corée du Sud et le Japon s’intensifie
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En Asie, les différend entre les superpuissances technologiques du Japon et de la Corée du Sud sont montées d’un cran. La raison de ce désaccord se doit aux restrictions imposées par le Japon à l’exportation d’un certain nombre de matériaux de haute technologie vers la Corée du Sud. La Corée du Sud a réagi avec indignation à cette mesure. Pour sa part, le Japon a justifié son action en invoquant de vagues menaces pour sa sécurité nationale. Selon plusieurs responsables japonais, certaines sociétés sud-coréennes ne prendraient pas assez au sérieux le contrôle de produits chimiques. Cependant, cette mesure semble également dissimuler d’anciennes querelles politiques.

Les observateurs craignent que l’interdiction d’exportation imposée par le Japon ne compromette la production mondiale de semi-conducteurs et de puces.

Internationale

Les autorités japonaises avaient annoncé le 1er juillet qu’elles restreindraient les exportations de produits chimiques spécialisés nécessaires à la production de semi-conducteurs, d’écrans de smartphones et de téléviseurs.

Deux semaines plus tard, ce différend ne montre aucun signe d’accalmie. Les sanctions japonaises restent en vigueur pour le moment.

Cet embargo pourrait notamment compromettre les livraisons à des sociétés coréennes telles que Samsung Electronics et SK Hynix. Selon les observateurs, les conséquences pourraient être globales. Ces deux entreprises sont en effet des fournisseurs internationaux de premier plan.

La décision japonaise n’est pas bonne non plus pour le secteur technologique mondial. L’industrie subit déjà les sanctions américaines contre le groupe chinois de télécommunication Huawei. L’affrontement entre le Japon et la Corée du Sud pourrait, s’il dure, exercer une pression supplémentaire sur la croissance mondiale. Les entreprises technologiques mondiales pourraient avoir des difficultés à trouver les puces et autres composants nécessaires à la fabrication de gadgets quotidiens.

Guerre mondiale

Toutefois, selon plusieurs experts, le conflit nippo-coréen semble avoir des racines historiques. Comme beaucoup d’autres pays asiatiques, la Corée a également connu l’occupation japonaise à l’approche de la Seconde Guerre mondiale.

Une partie importante de la population coréenne a été contrainte au travail forcé. De nombreuses femmes coréennes ont été maltraitées par des soldats japonais et forcées à travailler en tant qu’esclaves sexuelles dans des bordels. La Corée du Sud essaie toujours de demander réparation pour cette injustice commise par le Japon.

Selon les observateurs, le déclencheur immédiat de cette guerre commerciale semble être un procès intenté par la Corée du Sud à la fin de l’année dernière. La Corée du Sud accuse le plus grand sidérurgiste japonais, Nippon Steel, d’avoir eu recours au travail forcé pendant la Seconde Guerre mondiale. L’année dernière, Mitsubishi Heavy Industries s’est également retrouvé au centre d’une affaire similaire.

Selon les tribunaux sud-coréens, les deux groupes devraient verser une indemnité aux travailleurs contraints au travail forcé. Ces demandes ont suscité l’indignation au Japon. Le pays nie ces allégations. Le Japon fait référence à un accord bilatéral de 1965 entre les deux pays qui aurait définitivement réglé le problème.

Médiation

Plus tôt cette année, la Corée du Sud a officiellement demandé à l’empereur japonais Akihito à s’excuser pour les crimes de guerre. Cette demande aurait provoqué la décision du gouvernement japonais à imposer des sanctions économiques à la Corée du Sud. Le Japon nie cette hypothèse.

Par ailleurs, des responsables japonais ont laissé entendre que la Corée du Sud ne surveillait pas de manière adéquate l’utilisation finale de ces produits chimiques. Ces produits pourraient également avoir des applications militaires en dehors du domaine technologique. Selon ces responsables, Séoul aurait pu donner à la Corée du Nord l’accès à certains de ces produits. La Corée du Sud rejette fermement ces accusations. Les responsables sud-coréens ont enquêté sur l’importation et l’utilisation des produits chimiques et n’ont constaté aucun acte répréhensible.

Un porte-parole des États-Unis a appelé les deux pays à trouver une solution pacifique à leur différend et a précise que les États-Unis n’avaient aucune intention de jouer le rôle de médiateur.