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Au-delà de l’événementiel, la dernière sortie d’une des composantes des insurgés le 27 septembre 2015 à Paris du nom de « Sindumuja » a clarifié, tout au moins, les compositions des deux groupes issus de l’insurrection violente qui avait débuté au grand jour en avril 2015 et qui se transforme aujourd’hui en mouvement ayant des revendications politiques et des leaders divisés ethniquement mais prêts, pour chaque composante, à en découdre avec le pouvoir en place à Bujumbura, bon gré mal gré.

Les deux branches s’organisent, se structurent fermement et s’éloignent fatalement vers des directions diamétralement opposées et pourraient même, si les Burundais n’y prennent pas garde, être des sources d’instabilité pour demain car elles sont polarisées et marquées ethniquement. L’une « CNARED » Hutu et l’autre « Sindumuja » Tutsi.

Comme nous l’avons lu sur la toile, A Paris les ténors de la composante « Sindumuja » ont clairement montré à la face du monde qui ils sont, ce qu’ils veulent et comment ils comptent l’obtenir, n’en déplaise à l’autre composante dite « CNARED » dont les leaders sont essentiellement des Hutu, si on se réfère à leur dernière sortie à Bruxelles où ils constituaient seuls le présidium et n’ont pas à, une seule fois, fait allusion à l’autre composante et eux aussi veulent réaliser leurs objectifs sans tenir compte du positionnement de l’autre composante. Quitte à négocier plus tard !

Comme nous l’avons lu sur la toile, les Burundais étaient venus bien nombreux toutes ethnies confondues, non pas pour applaudir Maggy Barankitse, Pacifique Ninihazwe, Innocent Muhozi, Bernard Maingain, David Gakunzi, Gratien Rukindikiza mais plutôt pour les huer, dénoncer leur tissu de mensonges et leurs larmes de crocodile ainsi que leur partial de tribunal ayant comme juges, experts judiciaires et témoins, des noms connus de la crise burundaise, et même de l’histoire tourmentée du Burundi, y figuraient aussi Keneth Feliho, Francis Kpatinde, Dominique Sopo, Jean-François Dupaquier, Bob Rugurika, Ketty Nivyabandi, Levy Ntabiriho, Marcel Kabanda, Bidadanure et quelques autres moins illustres.

Nous savons tous que ce mouvement insurrectionnel avait été initié par des milieux occidentaux bien connus, spécialistes des coups-d ’états et des méthodes de déstabilisation des Etats à contrôler en fonction de leurs intérêts. Au Burundi, c’est une combinaison de tout ce cocktail de moyens qui a été utilisée mais heureusement en vain. C’est la raison pour laquelle, d’autres formes de pressions déstabilisantes vont sûrement aussi être mises en œuvre en vue de faire plier le gouvernement en place à Bujumbura pour enfin y injecter les éléments qui le feront tomber demain. Il lui revient de rester vigilant et de ne rien laisser passer au hasard.

Les Burundais ont besoin de paix, d’unité, de concorde nationale, de développement socio-économique et de stabilité. Ce que n’incarne pas ni la composante « Sindumuja » ni la composante « CNARED », malgré que toutes les deux composantes soient supportées et financées par les mêmes milieux néocoloniaux. Au jour d’aujourd’hui, on sait aussi qu’au Burundi l’ethnisme ne passera plus. C’est pourquoi ce mouvement insurrectionnel est voué à l’échec et c’est une question de temps.

Ruvyogo Michel