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Quand les « Sindumuja » de Bujumbura s’inquiètent de voir les élections faire reculer le spectre d’une guérilla urbaine pour laquelle ils étaient si bien préparés.

Révélations troublantes sur un plan de guerre :

Nous tenons l’information d’une source bien informée sur un plan de guérilla urbaine dans un des quartiers de Bujumbura : Mutakura. Tout un dispositif était déjà en place depuis des mois en vue de combats de rues dans le seul but d’empêcher les élections. Oh! Il y a un problème. Des élections ont eu lieu 29 Juin 2015. Alors quoi faire? Comment empêcher des élections qui ont déjà eu lieu? Voilà le dilemme des jeunes Rwandais parqués dans les rues de Mutakura et des autres quartiers de manifestants. La guérilla urbaine pour laquelle ils ont été entrainés pourrait ne pas avoir lieu. « Ce que beaucoup d’habitants de ce quartier souhaitent de tout leur cœur » : nous a révélé la personne informatrice.

De jeunes Rwandais armés à chaque rue de Mutakura :
Imaginez. Pas moins de quatre jeunes Rwandais armés qui ont été disposés à chaque rue qui compose le quartier Mutakura; nous dit l’informatrice. Et ceux-ci se mélangent très facilement avec les jeunes Burundais du quartier. Difficiles de les repérer dans le groupe. Eh bien! Oui! Vous avez bien compris. Nous disons bien chaque rue. Faites le calcul des rues de Mutakura. Et ça vous donne l’idée du nombre de jeunes armés présents dans le quartier. Prêts à tirer sur des personnes innocentes. Pour rien. Ou par haine ethnique. Après tout, ne s’agit-il pas de cela au fond? Réfléchissons un peu. Pourquoi les habitants de Mutakura auraient plus de raison de s’opposer au processus démocratique que ceux de Buyenzi ou de Kamenge?

Des tranchées dans des maisons louées afin d’échapper aux fouilles de la police :
Bien subventionnés, ces jeunes Rwandais vivent dans des maisons louées à des familles du quartier pour ne pas avoir d’adresses en leur nom. Bien payés, ils achètent au coût de centaines de dollars américains des maisons du quartier qu’ils louent en attendant le coup d’envoi marquant le début de la guérilla urbaine. Ces tranchées servent en même temps de lieu de dissimulation et de cache d’armes quand la police rentre dans le quartier. S’il n’est pas complice, le « Journal Iwacu » a donc tort sur la façon dot il rapporte sur ce qui se passe Mutakura-Cibitoke. Ne pas trouver d’armes lors d’une fouille par la police ne signifie pas nullement qu’il n’y en avait pas. Il s’agit d’une guerre de « tranchées » : nous a révélé madame l’informatrice.

Les habitants de Mutakura ont peur mais craignent de dénoncer
Oui, beaucoup ont peur. Nous avons peur mais craignons de dénoncer ces jeunes, nous dit l’informatrice. On a demandé à tous ceux qui ont peur de quitter les lieux avant que ça ne commence. Alors, beaucoup ont déjà quitté le quartier. Nous sommes restés mais nous avons très peur. Même le chef de zone est au courant mais ne dis rien.

Des élections pourraient sauver le Burundi du spectre d’une guerre civile généralisée :
Ceux qui suivent de près ce qui se passe au Burundi depuis des mois ont vite compris que la crise actuelle n’avait d’autres buts que d’arrêter les élections coûte que coûte. Depuis que les élections législatives et communales ont eu lieu le 29 juin, les manifestations auxquelles on nous avait habitués ont quelque peu diminué. Ne pouvant pas tirer sur les élections, certains manifestants armés ont décidé de lancer des grenades sur des policiers ou sur de pauvres femmes vendeuses de fruits au marché central, alors que ceux-ci n’ont jamais été leur cible de revendication. Sans qu’on nous explique comment, la crise au départ dirigée contre la candidature de Nkurunziza au troisième mandat s’est transformée en guerre ouverte contre les forces de l’ordre burundaises.

Et si la guerre de Mutakura n’avait pas lieu?
Au moment où nous apprenons qu’un groupe armé a attaqué et s’est fait écrasé par les Forces de l’ordre burundaises dans la région de Kayanza, les jeunes Rwandais armés du quartier de Mutakura et autres devraient réfléchir et tourner leurs langues plus d’une fois avant de déclencher le reste de leur dispositif meurtrier sur les habitants de Bujumbura. Si elles avaient lieu, les élections présidentielles prévues le 21 juillet 2015 devraient signer la fin de leur revendication ainsi que celle de tout autre groupe qui s’oppose au processus électoral en cours. Car la population burundaise aura démontré qu’elle a préféré participer aux élections plutôt. Ceux qui continueraient à faire usage de grenades et autres pratiques barbares auxquels on a assisté ces derniers temps dans certains quartiers de Bujumbura, devront alors expliquer à tout le monde pourquoi et pour qui ils se battent.

C’est sur ce que nous concluons que la guerre de Mutakura-Cibitoke pourrait ne pas avoir lieu.

Signé CiPOBU