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Dès 5 heures du matin, la population sur les mille collines du pays s’est ruée vers les centres de vote. Elle attendait impatiemment ce grand rendez vous avec son histoire. Contrairement aux politiciens de Bujumbura qui réclamaient des reports pour piéger la nation et avoir un gouvernement de transition, la population priait le Bon Dieu pour être consultée. Démocratie oblige, la date du 29 juin est arrivée. Et le taux de participation fait taire les activistes de la société civile et les opposants déconnectés des réalités du Burundi profond. Entré 80 et 70 %. Une démonstration de force et de popularité du régime.

L’Union Africaine, l’Union Européenne et les faux facilitateurs qui réclamaient le report des élections sont humiliés, démasqués. Le peuple vient d’administrer une leçon politique aux fossoyeurs de la démocratie. Il expédie aux poubelles les sondages qui tablaient sur un taux d’abstention record. Même ceux qui prédisaient des violences et une élection sous haute tension n’en reviennent pas. Le peuple burundais sait combien il a souffert pour ramener la voie de Rwagasore et Ndadaye à l’honneur. Après 1961, ce furent des tragédies. Après 1993, ce fur une guerre sanglante et longue. Mais déjà en 2005 et en 2010, le peuple détient le dernier mot. Ceux qui boycottent n’ont qu’à s’en mordre les doigts!

Les manifestants de Musaga, Nyakabiga, Jabe, Ngagara, Cibitoke, Mutakura et Buterere avaient menacé de torpiller le processus. Ils ont eu recours au grand stock des armes à feu et des grenades pour intimider les électeurs. Des tirs nourris ont secoué la ville les nuits de samedi et de dimanche. Objectif: faire croire que si les élections se tiennent, le pays va sombrer dans la guerre. Mais ces fauteurs de troubles oubliaient que l’armée et la police observent, inspectent et veillent. Ce lundi 29 juin, les bureaux de vote ont été sécurisés. Les élections se sont déroulées sans incident majeur. Oui, il faut reconnaître que certains assesseurs à Musaga ont cédé à la peur et n’ont pas honoré leur engagement à servir. Certains électeurs dans les quartiers à problème n’ont pas oser prendre part au vote. Ceux qui ont boycotté, c’est leur droit et ils se sont ainsi exprimé. Mais ceux qui ont été empêchés ou ont eu peur d’aller voté, qu’ils comprennent que des fauteurs de troubles leur ont privé leur droit de citoyen! Ils devraient dénoncer ces ennemis de la démocratie.

Les élections viennent d’être clôturées. Nous attendons les résultats, avec impatience. C’est la meilleure réponse que le gouvernement puisse opposer au chantage de l’Union européenne, à la lâcheté de la présidente de l’union Africaine et à ceux qui contestent au peuple le droit de trancher en dernier ressort. Ces élections se tiennent au moment où le deuxième vice président de la République, Gervais Rufyikiri, vient de constater qu’il a tout perdu et qu’il lui fallait se donner en spectacle en Europe en accusant Nkurunziza d’être un dictateur. Il est rejoint dans la même comédie de l’imposture par Pie Ntavyohanyuma, président de l’assemblée nationale en fin de mandat. Malgré leurs déclarations, le peuple a écouté son coeur. Il a opté pour la bénédiction du processus électoral tel que proposé par la CENI. Le ciel s’abat sur les imposteurs. C’en est fini des manoeuvres dilatoires de la facilitation au service des mauvais perdants. Le président Nkurunziza gagne par les urnes. Son meilleur allié, c’est ce peuple si rebelle aux manipulations des fossoyeurs de la démocratie.

Faut-il être triomphaliste? Non. Mais cette victoire mérite d’être saluée. Car elle est un grand pas vers la sortie de la crise. Ceux qui disent contester à Nkurunziza le droit de briguer un nouveau mandat, avaient choisi la voie de la rébellion. Ils ont piétiné toute loi quant au déclenchement des manifestations. Ils ont contesté le verdict de la cour constitutionnelle. Ils ont tenté d’enterrer les institutions issues des urnes à travers un putsch. Ils ont essayé d’hypothéquer la souveraineté nationale pour ramener le diktat des Occidentaux. Après ce vote, ils vont probablement tenter de tourner ce choix du peuple en dérision. Mais tout s’est déroulé dans la transparence. Le camouflet est monumental pour ceux qui appelaient au boycott. Le peuple a sauvé sa démocratie. C’est le moment de dire à Pacifique Nininahazwe, vous ne pouvez pas gagner contre le peuple par les rumeurs et les intimidations. Même en menaçant de fermer le robinet des aides de l’Occident. Le peuple vous a vomis de même que vos parrains. C’est la même leçon cinglante pour Gervais Rufyikiri, Pie Ntavyohanyuma et tous les opportunistes qui ont cru que le peuple allait les suivre dans leur folie de grandeurs.

Editeurs B-24