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L’adage de l’arroseur arrosé correspond mine de rien à ce qui se passe actuellement au Burundi. Que n’a-t-on pas entendu ? Que le Burundi était au bord du gouffre, que le chaos attend les Burundais au tournant, que la guerre est imminente, que seule la transition sauvera le pays, que les élections tenues dans le contexte actuel sont nocives, que la communauté internationale a déjà décidé l’avenir du pays en lieu et place des Burundais, que si le gouvernement n’obtempère pas au diktat des grands de ce monde c’est le tribunal pénal international à la clef, cyniquement que les forces de défense et de sécurité n’ont pas le droit de rétablir l’ordre public quand bien même il est perturbé par de violents mouvements insurrectionnels, qu’il faut repousser les élections quitte à laisser le vide institutionnel s’installer, etc.….

Que retenir de tout cela ? On observe l’effet boomerang de toutes ces attaques au peuple burundais. Ceux qui avaient ourdi la déstabilisation institutionnelle par des manipulations et des actions menées par des hommes de paille constitués en Partis politiques d’opposition radicale et/ou en organisations violentes financées de l’extérieur avec des missions de saper tout effort de consolidation de la paix et de reconstruction du pays après la longue période de guerre, qui s’étaient fixés comme but ultime de replonger le pays dans l’abîme en bloquant le processus électoral actuel afin qu’émerge par la ruse le projet politique sous-régional caressé depuis les années 60 par certains milieux, déchantent ces jours-ci puisque le processus électoral est sur les rails et que les Burundais sont résolus à aller aux urnes pour se doter de dirigeants élus par eux-mêmes.

Que se passe-t-il ? La conséquence de cet échec de déstabilisation va donner le tournis aux parrains financiers. En effet, on commence à voir des revirements rocambolesques et des manœuvres de haut vol, ici et là, des personnalités burundaises qui empruntent des courbes rentrantes, des contacts qui se nouent dont on cache le vrai contenu des échanges, des positions de façade publiques radicales contre le pouvoir en place alors qu’on négocie ferme la future place juteuse qu’on souhaiterait occuper une fois la pièce de théâtre terminée, bref la vie spéculative suit son cours.

Au Burundi nous apprenons que la fameuse société civile radicale qui a occupé le pavé à Bujumbura ces derniers jours avec des manifestations violentes, a présenté un candidat pour remplacer la personne qui avait démissionné de la CENI, personne qui par la suite a été élue par l’Assemblée Nationale ; quant au célèbre porte parole de l’ADC-Ikibiri Mr Pancrace Cimpaye (voir photo), il a été vu à Bruxelles partageant un copieux repas avec des ténors du pouvoir en place, qu’a-t-on discuté ? Motus bouche cousue. Sûrement qu’il dira qu’il avait souhaité dire de vive voix et avec sourire son opposition au pouvoir en place (sic) !

Vivement que les élections arrivent avant que tout ce monde ne perde son latin.

Minani Pontien