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COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENTA LA SUITE DES DECLARATIONS DU HAUT COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME.-
Bujumbura, le 11 juin 2015
1. Le Gouvernement du Burundi a suivi de près la déclaration du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein, en date du 9 juin2015. La déclaration très pessimiste et tendancieuse sur la situation au Burundi, est sortie quelques jours seulement avant la tenue des prochaines élections communales et législatives.

2. La déclaration dénonce le comportement de ce que le Haut Commissaire qualifie de milice pro-gouvernementale les IMBONERAKURE, Mouvement de jeunesse du parti au pouvoir, et qui , selon lui, mène des actions “de plus en plus violentes et menaçantes” qui “pourraient faire basculer une situation déjà extrêmement tendue”. Le Haut Commissaire affirme avoir reçu des témoignages recueillis auprès de réfugiés burundais ayant fui dans les pays voisins.

3. Le Gouvernement s’étonne que de telles déclarations du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme tombent chaque fois avant l’échéance électorale. L’on se souviendra qu’une déclaration similaire fustigeant les imbonerakure était sortie au terme de sa visite du 13 au 15 avril 2015 au Burundi lorsqu’il ne restait que quelques jours seulement pour la tenue des élections communales et législatives qui ont été à ce moment reportées.

4. Le Gouvernement voudrait informer le public que la Représentation des Nations Unies aux droits de l’Homme au Burundi n’a jamais approché le Gouvernement pour lui signaler de tels agissements de la part de cette jeunesse des Imbonerakure pour une vérification commune de ces allégations. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme non plus ne donne aucun cas concret qu’il aurait vérifié lui-même.

5. Il est également surprenant de constater que la déclaration de Monsieur le Haut Commissaire ne parle pas du retour massif de certains réfugiés (actuellement plus de 30 mille) sous assistance du Gouvernement burundais en plus de beaucoup d’autres qui souhaitent rentrer mais qui se heurtent à la résistance des services d’accueil. Il convient de faire remarquer que presque la totalité des fonctionnaires qui s’étaient installés à Kigali suite aux rumeurs sont rentrés en toute discrétion et ont regagné leurs services.

6. Le Gouvernement du Burundi voudrait indiquer que les gens qui se sont réfugiés dans les pays voisins l’ont fait sur manipulations et instigations d’une certaine classe politique et de la société civile qui s’est déjà prononcée contre le système électoral comme mode d’accès au pouvoir politique. Leur témoignage exclusif n’a donc pas de crédibilité pour le Gouvernement, d’autant plus qu’aucun parmi eux n’a montré au Haut Commissaire des Nations Unies les signes d’une quelconque trace de sévices physiques lui infligés par les prétendus Imbonerakure avant de s’exiler à l’étranger. Leur déplacement vers l’étranger relève plus de spéculations politiques que de raisons sécuritaires. La preuve en est que ceux qui rentrent trouvent leurs biens et maisons bien sécurisés par ceux-là mêmes qui sont accusés de les avoir persécutés.

7. Le Gouvernement du Burundi estime que, s’il ya menace de la paix au Burundi, c’est à cause des instigateurs et ceux qui financent les manifestations violentes caractérisées par la prise en otages pendant plus d’un mois des populations qui refusent d’adhérer au mouvement, des enfant privés du droit d’aller à l’école, de pose d’explosif dans les lieux publics, tortures suivies d’assassinats des personnes accusées d’être des IMBONERAKURE, destruction de leurs biens et incendies de leurs maisons et véhicules sans oublier les infrastructures publiques et privées, bref ce qui, sous d’autres cieux, se qualifie d’actes terroristes.
Il est donc surprenant de constater que le rapport et la déclaration du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’homme, Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein passe sous silence des actes aussi criminels qui, pourtant, se déroulent en pleine journée sous la couverture des médias internationaux.
Il y a lieu de noter que parmi les auteurs de toutes ces violences il n’y a d’Imbonerakure malgré les multiples actes de provocation dont ils font l’objet de la part des manifestants.

8. Sur ce, le Gouvernement du Burundi dénonce et condamne une prise de position de la part d’un si Haut Fonctionnaire international, qui risque de fragiliser davantage le processus électoral déjà menacé par des partenaires politiques qui cherchent à empêcher la tenue des élections en cherchant à installer le chaos pour des profits politiques.

LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT
ET PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT,
Philippe NZOBONARIBA