Rien ne peut se décider sans le peuple burundais et en dehors de lui
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« Le Burundi n’est pas un pays dirigé à partir d’Arusha ». Cette déclaration riche de sens est de l’ambassadeur Willy Nyamitwe, conseiller principal en charge de la communication à la présidence de la République, faite au micro de Radio Rema FM, après le dialogue inter-burundais auquel le gouvernement du Burundi n’a pas participé pour des raisons fort valables que le facilitateur tanzanien Benjamin William Mkapa était appelé à respecter. L’ambassadeur Willy Nyamitwe a également rappelé à la communauté nationale et internationale que, pour les élections de 2020, il n’y a qu’une feuille de route déjà décidée par les acteurs politiques burundais et que c’est celle-là et celle-là seulement qui nous ouvrira grandes les portes des éléctions de 2020.

En déclarant, avec forces raisons, que notre pays n’est pas dirigé à partir d’Arusha, l’ambassadeur Willy Nyamitwe affirmait en même temps qu’il serait, en toute logique, illusoire de s’attendre à ce que les solutions à nos problèmes viennent d’une terre étrangère. Le Burundi n’est pas un simple dessin sur une carte d’Afrique, c’est une nation indépendante et souveraine, profondément aimée par son peuple dont rien ne peut se décider sans lui et en dehors de lui. L’intérêt de la nation burundaise ne peut se confondre avec la satisfaction des avantages particuliers menaçant les options fondamentalement démocratiques du peuple burundais, doté d’institutions politiques librement choisies et d’une nouvelle Constitution, qui est la réponse à beaucoup de problèmes posés au pays. L’avenir commande que nous nous attachions attentivement à l’édification d’une société burundaise telle que voulue par nous-mêmes, en toute indépendance et en toute souveraineté, en acceptant d’emprunter ensemble le chemin d’un développement durable. C’est là une œuvre de longue haleine, difficile mais réalisable.

Ce qu’il nous faut maintenant, c’est de nous tourner résolument vers l’avenir, en cherchant nous-mêmes des solutions à nos propres problèmes en empruntant, pour arriver à un développement durable, le couloir du Plan national de développement 2018-2027, officiellement lancé le 23 août 2018 par le président de la République Pierre Nkurunziza. Il s’agit d’un Plan d’une longue durée, axé sur une vision à long terme, élaboré à l’intérieur des frontières burundaises par des experts nationaux et non à partir d’une terre étrangère. Comme l’a si bien indiqué le chef de l’Etat, nous n’allons pas en rester là car l’équipe des experts sera renforcée pour préparer et élaborer, à partir de l’année 2022, un autre Plan qui nous conduira à l’horizon 2040. Toujours à partir du sol burundais et non d’un quelconque pays étranger.Est-ce possible que l’avenir du peuple burundais soit préparé ailleurs qu’au Burundi ? Du fond de leurs tombes, nos ancêtres ne nous le pardonneraient pas. Nos enfants et nos petits enfants non plus, dignes d’une société burundaise édifiée par nous-mêmes, en nous inscrivant dans le prolongement des efforts de nos parents, nos grands-parents et nos aïeux.

Louis Kamwenubusa