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Il a convoqué quelques médias ce mercredi pour se plaindre d’une attaque armée contre son bureau. Il en a profité pour rappeler avoir protesté par une note verbale adressée au chef de la diplomatie burundaise. L’ambassadeur Spirlet affirmait que la balle qui a laissé un trou dans une vitre donnant à son bureau le ciblait directement. Or, à la question de savoir s’il était au bureau quand les faits s’étaient produits, il lance des galimatias:” je n’’en sais rien. Mais ce n’est pas lié à la tentative de putsch! C’est une menace contre les 40 personnes qui travaillent pour l’Union Européenne au Burundi. J’attends la réponse du gouvernement.”

Une fois saisi de la note verbale, le ministère burundais des affaires étrangères a informé le ministre de la sécurité et celui de la justice. Ils procèdent à des enquêtes. Mais l’ambassadeur Spirlet veut des explications. Pourquoi cela est arrivé? Si le gouvernement ne peut pas protéger les diplomates, il est prêt à demander à l’Union Européenne d’envoyer des experts pour le faire. Cela signifie une demande d’autoriser l’entrée des commandos et des armes! La France vient de le faire. Les États Unis d’Amérique ont fait entrer vingt marines. C’est une menace sérieuse à la souveraineté du Burundi. La Russie et la Chine peuvent faire de même. Il suffira qu’un individu payé casse une vitre à l’ambassade de Belgique ou des Pays Bas pour voir ces puissances faire débarquer des commandos au Burundi. Qui va gérer toutes ces armes frappées du cachet diplomatique?

L’ambassadeur Spirlet devrait se calmer et attendre que les autorités fassent des enquêtes. Mais les Occidentaux dénigrent les institutions burundaises. Ce n’est pas seulement la cour constitutionnelle. Il faut commencer par le président de la république, les membres du gouvernement etc. Ils se comportent en éternels donneurs de leçon: une race supérieure! Nul ne peut se réjouir de ce tir malheureux qui a cassé la vitre chère à Spirlet. Mais est-ce volontaire?

Il convient de noter que l’immeuble Old East n’est pas situé trop loin du siège de la RPA. Et nous savons que pendant le putsch, il y a eu des combats acharnés autour de cette radio. Une balle perdue a cassé la vitre. Il faut des enquêtes, des regrets du gouvernement et le cas échéant le remplacement de ce qui a été endommagé. De là à réclamer l’entrée des armes, ce serait pour des objectifs inavouables. L’heure doit être à l’apaisement tous azimuts. Patience pour la note verbale de retour. Le mendiant burundais va s’excuser et vous demander de ne pas vous fâcher. La colère des Occidentaux conduit aux guerres des peuples naïfs! Les Occidentaux savent vaincre sans avoir raison et l’Afrique demeure ainsi une aventure ambiguë!

Editeurs B-24