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Le général major Cyrille Ndayirukiye, commandant adjoint du groupe des officiers qui ont tenté de mettre entre parenthèses la démocratie burundaise, a reconnu la défaite. Sur les ondes de RFI, il a reconnu hier que son groupe s’est heurté à une très forte détermination des forces de défense et de sécurité à protéger les institutions. Maintenant le monde entier va probablement comprendre que la FDN et la police nationale sont les remparts des institutions et de la nation. Le monde est invité à découvrir l’imposture qui se cachait derrière les manifestations au mépris de toutes les lois et les institutions de la République.

Oui, c’est très regrettable il y a eu des morts dans les manifestations. Oui, les activistes et l’opposition avaient le droit de s’opposer à une nouvelle candidature de Nkurunziza. Mais il faut aussi souligner que le recours à la violence n’est tolérable que quand toutes les voies ont été épuisées. Ce qui ne fut jamais le cas pour les responsables des associations de la société civile qui ont déclenché l’insurrection. Sans prendre la peine de saisir la cour constitutionnelle, sans prendre la peine d’in former les autorités de la date et des itinéraires des manifestations. Contrairement à ce que Pacifique Nininahazwe affirme, l’insurrection n’a pas été un mouvement spontané. Il y a eu des appels à descendre dans la rue. Il y a eu des équipes bien organisées pour fournir de l’eau à boire, de la nourriture et des primes aux manifestants. L’heure de la vérité a sonné et tout va être étalé sur la place publique.

Quand le général Godefroid Niyombare a annoncé la destitution des institutions, les manifestants de Bujumbura ont exulté de joie, une liesse jusqu’aux transes. Ils croyaient que l’armée et la police soutenaient les putschistes. On ne s’est même pas donner la peine de voir que le putsch sonnait faux, comme une mascarade: un putschiste qui ne sait même pas lire sa déclaration historique et fait des reprises de paragraphes ou de phrases comme dans une répétition en direct hélas, un putschiste qui se cache dans le studio d’une radio privée et évite l’incontournable RTNB, un putschiste qui destitue les institutions et ne ferme ni les frontières et ne déclare pas l’état d’urgence ou d’exception! Tout sonnait faux. Et pourtant, le putsch avait été préparé depuis bien des mois.

Le général Niyombare était, à vrai dire, un faire-valoir. Le véritable chef des mutins n’est personne d’autre que l’ancien bras droit du major Pierre Buyoya: Cyrille Ndayirukiye! Quand Buyoya a fait sa déclaration contre un nouveau mandat de Nkurunziza, il envoyait des signaux pour concrétiser son soutien à une action visant le renversement des institutions. Nul n’a été dupe. Les services de renseignements ont alors mis en marche une stratégie permettant de laisser faire et d’écraser les mutins après que leurs parrains occidentaux ont commencé à se féliciter du forfait. Même le départ de Nkurunziza au sommet de l’EAC faisait partie de la stratégie. D’aucuns se sont trompés sur les déclarations de Paul Kagame accusant Nkurunziza de ne pas écouter son peuple! Et pourtant, il n’est pas exclu que le même mercredi du putsch, Nkurunziza ait regagné le Burundi via le Rwanda! Parce que les pays de la région savaient qui étaient derrière l’insurrection et le coup d’Etat: Pierre Buyoya et les Occidentaux!

Sur les ondes de RFI ce matin, un capitaine burundais qui faisait partie des mutins a expliqué ce qui s’est passé au 11 ème bataillon. Son chef hiérarchique l’avait appelé mercredi soir pour lui confier une mission. Le matin du jeudi 14 mai, quand il se présente à son poste, il reçoit l’ordre de marcher et d’attaquer la RTNB! Le capitaine tombe des nues. Il ne désobéit pas mais se rend aux forces loyalistes. Devant ce genre de camouflets et la peur des représailles, les mutins ne sont retranchés dans une villa située à Kibenga Lac. Ils ont été encerclés avec sommation de se rendre sans condition. Et voilà que les Occidentaux commencent à alerter contre un massacre! Les mêmes sympathies pour les assaillants de Cibitoke? On aura tout vu!

Maintenant que tout le plan contre le pouvoir de la majorité hutue au Burundi vient d’échouer, ne soyez pas surpris si les Occidentaux, à travers leurs médias et les activistes de la société civile, nient en bloc la pertinence des témoignages des manifestants qui vont accabler ceux qui leur donnaient de l’argent et les consignes de brûler les véhicules ou de démolir les installations de quelque société des télécommunications! Un travail dans ce sens est en cours au niveau des renseignements.

Le président Nkurunziza est bel et bien rentré dans son pays depuis mercredi soir! Il est prévu qu’il adresse un message à la nation dans la mi journée. Un message très attendu surtout par les mauvais perdants qui croient que le putsch soit préférable aux élections, un message très attendu par ceux qui appellent de tous leurs voeux que les élections aient lieu selon le calendrier proposé par la CENI, un message très attendu par les Occidentaux qui redoutent plus que jamais ce président africain qui échappe à leur emprise. Disons que les choses ne peuvent plus être comme avant le putsch. Toute provocation des imposteurs serait une étincelle susceptible de mettre le feu aux poudres. On vient d’éviter le pire. Pas de place pour les chantages. SVP!

Editeurs B-24