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Voilà quatre semaines que la capitale burundaise est secouée par des manifestations violentes. Les nerfs des manifestants et des forces de l’ordre sont très tendus. Mais pour a journée de ce mardi 12 mai 2015, les images d’une policière désarmée, humiliée, traînée sur le macadam la tête en bas ont bouleversé le monde entier. Pour la première fois, les chaînes de TV internationales ont montré l’horreur que les manifestants infligent aux forces de sécurité. S’en prendre aussi violemment à une femme: c’est ignoble. Qu’elle soit policière en plus, c’est inadmissible. Le calavire de cette jeune policière peut-il être le dernier sacrifice pour que le conflit s’arrête? Nous avons vu des images qui ont rappelé à certaines personnes l’horreur de la Somalie du temps de Siad Barré: les Somaliens traînaient les cadavres des Américains dans les rues de Mogadiscio. C’était insupportable. Parce que c’étaient des Occidentaux? Non, parce que devant une telle cruauté, on doit s’indigner et protester.

Ce qui s’est passé hier à Bujumbura est un grand tournant dans cette crise. La jeune policière a finalement rendu l’âme. Les manifestants qui l’ont torturée sont connus. Sur les réseaux sociaux les images défilent encore en boucle. Mais nous notons que ce drame est une conséquence logique de la diabolisation de la police burundaise par les organisateurs de l’insurrection, par les médias locaux et internationaux. Ce drame arrive au moment où certains pays occidentaux prenaient des sanctions contre le gouvernement et la police burundaise. En soutien indéfectible aux insurgés, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et l’Allemagne venaient de suspendre la coopération avec le Burundi. Ils accusent le gouvernement de ne pas respecter les droits des manifestants et la police d’user d’une violence dispropprtionnée.

Et pourtant, dès le départ, les manifestants étaient violents. Le 26 avril à l’aube, quand les manifestants ont envahi les rues, ils se sont mis à ériger des barricades et à bloquer toute circulation. Quand la police est intervenue pour demander d’enlever les barricades et de respecter la procédure légale pour déclencher les manifestations, elles a été accueillie par une pluie de pierres. Il y a eu beaucoup de blessés. Débordée, la police a dû tirer à balles réelles en légitime défense. On ne peut pas nier quelques bavures comme ce ful le cas d’un jeune tué à Ngagara alors qu’il ne participait aux manifestations. Mais la violence aveugle a été commencée par les manifestants. Devant cette situation préoccupante, les Occidentaux ont pris position contre la police.

Diabolisée, la police a poursuivi son travail avec beaucoup de retenue. Mais chaque jour qui passait, la violence des manifestants montaient d’un cran. Il suffit d’interroger le bilan du côté des policiers: 5 morts déjà et plus de deux cents blessés dont une centaine grièvement! Du jamais vu dans le monde! Malgré ces chiffres, les Occidentaux jettent le tort aux policiers. Ils encensent l’armée dans l’unique but de faire durer l’insurrection. Car si l’armée reconnaissait que ce qui se passe à Bujumbura est une insurrection, elle aurait dû sévir et tout serait vite rentré dans l’ordre. L’armée qui garde à l’esprit les retombées de la participation aux opérations de maintien de la paix préfère écouter les Occidentaux et ignorer pudiquement les ordres de sa hiérarchie. Les Occidentaux se frottent les mains.

On ne doit plus continuer à tromper l’opinion internationale sur ce qui se passe au Burundi: c’est une insurrection bien entretenue par les Occidentaux. Le mandat n’est qu’un prétexte. Nous savons déjà que le vice-président de la cour constitutionnelle a siégé et qu’il a pris activement part aux délibérations. Il était pour la validation de la candidature de Nkurunziza. C’est à la dernière minute qu’il a reçu l’offre des Occidentaux d’un exil doré pour lui et toute sa famille. Sa parole ne vaut rien contre celle de six collègues qui sont loin d’être tendre avec le transfuge. Ce sont également les occidentaux qui débloquent l’argent qui sert à payer les primes, la nourriture, la drogue pour les manifestants.

Et cela pourquoi? Parce que Nkurunziza s’est coupé des Occidentaux. De mémoire de Burundais, on avait jamais vu un chef d’Etat africain qui ignore ostensiblement les Occidentaux! Il se rend rarement en Europe et aux USA. Il reçoit des délégations occidentales dans des plantations ou dans des salles de classe. Il signe plus de contrats d’exploration du sous-sol burundais en faveur des Chinois, des Russes et des Sud-Africains. Il a ouvert des ambassades en Iran, au Brésil, en Inde et en Turquie. Bref, Nkurunziza ne déroule pas de tapis rouge aux capitaux occidentaux. Dix ans de patience et les Occidentaux ont tapé le poing sur la table. C’est ainsi que depuis 2012, les associations de la société civile FORSC, OLUCOME, FOCODE, APRODH, ACAT, Ligue ITEKA, OAG etc ont reçu des financements pour préparer l’opinion nationale contre une chute fracassante de Nkurunziza.

Si on entre en profondeur des choses, il est permis de constater que l’insurrection ne touche que quelques quartiers de Bujumbura. Et pourtant, les médias locaux et occidentaux parlent d’un pays à feu et à sang. Dans le monde entier, l’opinion internationale voit les images des pneus brûlés, des véhicules incendiés, des personnes tuées et des policiers aux abois. On parle d’un soulèvement contre la candidature de Nkurunziza. Les Occidentaux ont tenté de mobiliser au Burkina Faso pour faire croire que ce que Bujumbura connaît est la même chose que ce qui s’est passé contre Compaoré. Mais certains médias ont refusé de créer l’amalgame et ont reconnu que Nkurunziza avait le droit de briguer un nouveau mandat. Au Conseil de Sécurité de l’ONU, les Occidentaux ont tenté en vain de faire condamner Nkurunziza et la cour constitutionnelle. Un projet de résolution préparé par la France s’est heurté au veto des Russes et des Chinois. Le conseil de sécurité a imposé un compromis réaliste: c’est aux mécanismes nationaux de règler les litiges liés à l’interprétation de la constitution burundaise. Et cette position avait d’ailleurs été soulignée par l’Union Africaine. Bien que la cour constitutionnelle ait tranché, les Occidentaux résistent et persisente à dénigrer les institutions burundaises. Quand le gouvernement du Burundi se donne tout le mal pour expliquer, demander qu’ils cessent de financer et de soutenir ouvertement les insurgés, les Occidentaux font la sourde oreille. Jusqu’à quand? Et si en Occident les Burundais qui comprennent le complot qui se trame contre Nkurunziza se mettait également à manifester?

La journée d’hier a été un grand tournant et les manifestations doivent cesser. Le dimanche 10 mai, trois cent femmes ont marché pacifiquement au centre ville de Bujumbura. Elles ont été bien encadrée par la police. Parce qu’elles étaient non violentes et qu’il faut respecter les femmes. Mais depuis que les insurgés ont osé s’en prendre à une policière et la tuer de manière aussi barbare. Les femmes sont devenues des cibles comme tant d’autres. Il faut plaider pour que les filles et les femmes qui se placent devant les insurgés renoncent à ce jeu dangereux. Maintenant il est devenu clair que la police fait face à des insurgés drogués et sans état d’âme. On notone également que les insurgés s’en prennent aux quartiers jusqu’ici restés calmes. Ce qui s’est passé à Ngagara hier doit servir de leçon pour que les organisateurs appellent à l’arrêt immédiat de l’insurrection. Ils sont financés par les Occidentaux et le gouvernement du Burundi a clairement mis en évidence rôle des Américains, des Français, des Belges, des Néerlandais dans ce qui se passe à Bujumbura. Espérons que la réunion qui se déroule à Dar es salaam va apporter le bout du tunnel que les Burundais et les amis du Burundi attendent impatiemment. Sans gagnant ni vaincu mais seulement le triomphe de la paix au Burundi.

Editeurs B-24