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Depuis 2012, il vivait au Burundi comme haut cadre de la société ECONET. Antoine Masozera était très détesté par tous les employés burundais de cette société zimbabweenne de télécommunications. D’après un employé d’Econet Burundi, Antoine Masozera tenait des propos humiliants pour les Burundais. Il avait décidé de ne jamais serrer la main d’un cadre hutu. Et quand un cadre hutu entrait dans la salle des réunions avec un léger retard, il s’en moquait en disant:”Iyo nterahamwe yari ikirihe la?” ( c’est Interahamwe tranait encore où? ) Il agaçait tous les Burundais qui ne cessaient de lui répéter de ne pas traiter ses collaborateurs de la sorte.

En 2014, il y a eu fusion de LEO avec ECONET. Une dame zimbabweenne a été portée à la tête de ce nouveau groupe. Quelques mois plus tard, la Zimbabweenne fut rappelée à Harare pour diriger un grand département de la maison mère. Antoine Masozera fut alors nommé directeur général du groupe ECONET – LEO. Comme mesures de son pouvoir, il remplaça tous les directeurs hutus burundais par des Rwandais souvent incompétents. La grande injure aux Burundais fut le recrutement d’une dame rwandaise qui avait été chassée d’une autre société burundaise AFRICELL pour incompétence notoire! Même des Tutsis burundais étaient remplacés par des Rwandais à tous les postes stratégiques.

Le service national de renseignements était informé depuis mars dernier des agissements du Rwandais. Des investigations furent menées vendredi en toute discrétion. Les conclusions auraient été accablantes. Non seulement Masozera pratiquait une discrimination en faveur des Rwandais mais surtout, il avait mis en place un réseau d’espionnage en faveur du Rwandais. Les techniciens burundais avaient tout découvert.

Ce dimanche 10 mai, la décision fut prise de lui retirer son visa de séjour. La société ECONET au Zimbabwe a reçu une correspondance lui demandant de procéder au remplacement de Masozera. Celui-ci était hors du Burundi et ne pourra plus y remettre ses pieds. Même ses complices rwandais pourraient subir le même sort ou démissionner. On parle d’une pétition contre les cadres rwandais et en faveur de la réintégration des cadres chassés par Masozera.

A côté de cette expulsion du travailleur rwandais, une guerre qui ne dit pas son nom est menée par les manifestants contre la société Vietel. Dans les quartiers où se déroulent les manifestations violentes, il est signalé du vandalisme orienté vers les installations de cette nouvelle société de télécommunications. On rappelle que la personne brûlée à Nyakabiga était un employé de Vietel. Depuis dimanche passé, les manifestants arrachent les poteaux et les câbles de Vietel. D’après une indiscrétion de quelque manifestant à Ngagara, cette société est accusée à tort, d’avoir accepté une participation du président Nkurunziza dans son capital. Les manifestants s’attaqueraient donc à l’argent volé! Mais du côté de Vietel, ils démentent ces allégations et demandent aux organisateurs des manifestations de dire à leurs gens de cesser les destructions. Les responsables de Vietel dénoncent par ailleurs une campagne de désintoxication qui feraient croire aux manifestants que les conversations sur Lumitel sont écoutées plus facilement par le service des renseignements et que ce service peut localiser l’origine de l’appel plus facilement. Pour Vietel, c’est une action qui viendrait de la concurrence pour casser le mouvement de ruée vers les numéros et terminaux de Lumitel. On pointe du doigt Masozera comme ayant débloqué des fonds en faveur de cette action contre Vietel. Mais ce dossier mérite des investigations plus approfondies.

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