Partage

Aujourd’hui à Mpanda on va enterrer deux membres de la ligue des jeunes morts tués par des manifestants violents anciens sans-défaites qui depuis le milieu des années 90 n’ont fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire, malgré les dizaines de victimes qu’ils ont brûlées jusqu’à ce que mort s’en suive, au cours de cette période.

Les ministres de la Défense, de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et des Relations extérieures ainsi que des délégués de la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’homme) se sont rendus jeudi le 7 mai 2015 dans l’après-midi à Nyakabiga où un homme avait été lapidé puis brûlé vif à l’aide d’un pneu.

Non seulement le gouvernement doit agir pour faire respecter les droits de ceux qui ne veulent pas de ces manifestations violentes, mais également, devrait déjà commencer à monter les dossiers judicaires contre les responsables de ces actes de barbarie et du mouvement insurrectionnel en cours. Certains sont connus et ne cessent de revendiquer l’insurrection et à pousser les citoyens à user de la violence et à créer l’insécurité dans les quartiers de la Capitale.

Des Burundais sont déjà morts dans ce contexte et on espère que l’Etat a déjà ouvert des dossiers judiciaires au pénal car c’est l’impunité qu’à bénéficié ces sans-échecs et ces sans-défaites qui les encourage aujourd’hui à brûler, de nouveau, de simple citoyens avec des pneus.

Au cas échéant, ces dossiers devraient déjà être transmis à la CPI pour qu’ils puissent constituer un début d’enquête judiciaire pénale contre les leaders de ce mouvement insurrectionnel et pour une fois ces enquêtes devraient aussi concerner les milieux occidentaux qui financent ces leaders belliqueux car se sont eux les véritables pyromanes. On peut se réjouir du contenu de la déclaration du Procureur de la CPI y relatif.

Minani Pontien


Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, au sujet des récentes violences préélectorales au Burundi.
Le 26 mai et le 26 juin 2015, le peuple burundais sera appelé aux urnes dans le cadre d’élections législatives et présidentielles. Je suis préoccupée par les tensions croissantes qui rongent le pays et une escalade de la violence serait à craindre et pourrait déboucher sur la commission de crimes graves relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI).
Le Burundi est un Etat partie à la CPI depuis 2004. Celle-ci a été créée pour juger les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale, à savoir les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le génocide, lorsque les Etats concernés ne le font pas. A l’instar de ce qu’il s’est passé au Kenya ou en Côte d’Ivoire, les élections, lorsque les esprits s’égarent, peuvent donner lieu à des crimes à grande échelle relevant de la compétence de la CPI. En pareil cas, mon Bureau n’hésitera pas à ouvrir des enquêtes conformément aux critères définis par le Statut de Rome.
Quiconque incite à commettre des violences massives ou y participe notamment en ordonnant, sollicitant ou encourageant des crimes relevant de la compétence de la CPI ou en y contribuant de toute ou autre manière devra en répondre devant cette dernière. C’est avant tout aux autorités nationales qu’il incombe de mener des enquêtes et des poursuites contre les auteurs de crimes à grande échelle. A défaut, nul ne doit douter de ma détermination à enquêter sur de tels crimes et à en poursuivre les auteurs.
Les violences électorales ne sont en aucun cas une fatalité. Les récentes élections qui se sont tenues au Nigéria ont montré que l’engagement des candidats à garantir un processus électoral pacifique pouvait prévenir les violences massives. Les dirigeants politiques du Burundi sont également tenus de veiller à ce que les élections se déroulent dans le calme et à ce que leurs partisans s’abstiennent de toute violence avant, pendant et après ces échéances.
Conformément à son mandat défini par le Statut de Rome, mon Bureau surveillera de près l’évolution de la situation au Burundi dans les semaines à venir et prendra acte de toute incitation ou recours à la violence.
Le Bureau du Procureur de la CPI mène des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, de crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, en toute indépendance et en toute impartialité. Il poursuit actuellement des enquêtes en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Darfour (Soudan), en République centrafricaine, au Kenya, en Libye, en Côte d’Ivoire et au Mali. Il conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie, en Guinée, au Honduras, en Iraq, au Nigéria, en Ukraine et en Palestine.