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Comme nous l’apprenons d’une source proche des militants du CNDD-FDD en France, l’Ombudsman burundais en visite de travail en France a réservé l’après midi du samedi 18 avril à un échange avec les militants du CNDD-FDD qui voulaient le rencontrer. L’Ombudsman qui est par ailleurs vice-président du Conseil des Sages a apporté des éclairages sur les préoccupations des militants en rapport avec le mouvement des frondeurs, la diabolisation des Imbonerakure et les préparatifs des élections.

Parlant des frondeurs, Mohamed Rukara a rappelé que les congrès communaux et provinciaux ont recommandé que sauf cas exceptionnels, les militants qui ont été présentés deux fois sur les listes des parlementaires cèdent la place aux autres. Il a souligné que ceux qui se présentent comme des poids lourds du parti se trompent énormément car la force du parti ce sont les militants. Un militant qui est aveuglé par des ambitions personnelles qui est écarté n’a plus de force d’inquiéter le parti. Il a déclaré que les frondeurs ont cru exploiter la période des élections pour créer un séisme mais que ce fut une tempête dans un verre d’eau! Il a recommandé aux militants du parti en France de demeurer unis pour faire face aux ennemis de la paix et de la démocratie.

Ici, il a dénoncé la stratégie des rumeurs et des intimidations qui est utilisée par certains médias et responsables de la société civile. Il a mis en garde contre le piège de diversion qui est utilisé par ces semeurs de rumeurs: ils accusent le parti au pouvoir d’armer les jeunes Imbonerakure et c’est pourtant du côté des militants du MSD que les armes sont saisies! Il a fait remarquer que certains médias et responsables de la société civile font tout pour présenter le Burundi comme un pays au bord de la guerre alors que la majorité des Burundais se félicite de la paix. Ces rumeurs éprouvent les nerfs et créent artificiellement la tension. Il a insisté sur la vigilance car ceux qui veulent renverser le système du CNDD-FDD s’en prennent à vrai dire au peuple qui a créé le parti et le défend bec et ongles. Il a souligné que la diversion est connue et que le noeud du puzzle des ennemis de la démocratie n’est pas un secret pour les organes du parti et le gouvernement. Pas de détails! Et de regretter que les frondeurs soient tombés dans le piège des imposteurs.

Mohamed Rukara a rassuré quant au bon déroulement des élections. Il a déclaré que le parti au pouvoir va présenter un candidat susceptible de gagner haut la main et que la constitution du Burundi n’empêche pas le président sortant de briguer un nouveau mandat. Il a insisté sur la primauté de la constitution sur toutes les lois en vigueur au Burundi. Il a rappelé que la constitution à été adoptée par référendum contrairement aux accords d’Arusha dont elle s’inspire. Il a recommandé de ne pas être manipulé par ceux qui créent des amalgames en comparant le Burundi au Burkina Faso ou à la RDC car il n’y a eu aucun projet de modification des articles relatifs aux mandats. Il s’est félicité de savoir que, malgré les larmes de crocodile de certains politiciens contre la CENI et la candidature de Nkurunziza, les partis politiques, les coalitions des partis politiques et les indépendants aient déposé les dossiers des candidats pour les communales et les législatives. Et il a salué une forte participation en vue et la flexibilité de la CENI qui a prolongé les délais et a travaillé même jusqu’à minuit pour recevoir les dossiers.

Mohamed Rukara a mis en garde contre les opposants qui ne veulent pas respecter les lois et tentent de créer le désordre à travers des manifestations non autorisées par les autorités. Il a déclaré que le gouvernement est courant du plan de création d’un chaos à travers un bain de sang mais que toutes les précautions ont été prises pour éviter ça. Il a invité les militants de la diaspora à démentir promptement les rumeurs véhiculées par certains médias étrangers ou leurs compatriotes nostalgiques des régimes dictatoriaux. Il a invité à participer aux élections et à rester optimistes pour le Burundi.

La réunion s’est terminée tard dans la soirée et les militants sont rentrés réconfortés dans leur détermination à défendre le parti et ses décisions. Dans la salle, des cris ont fusé pour appeler le président Nkurunziza à être candidat à sa propre succession et ont clamé victoire déjà! ” Intsinzi irarara” comme pour reprendre le refrain d’une chanson de campagne du CNDD-FDD en 2010. D’aucuns ont imploré la main de Dieu sur le Burundi afin que les forces du mal soient défaites à jamais. Les noms de Sinduhije, RPA, Nininahazwe, Pierre Claver Mbonimpa, Pierre Buyoya, Busokoza ou Pancrace Cimpaye ont été cités. Et Rukara a fait signe de main pour appeler à la retenue en disant que “Inkona ne fait pas du bruit, il se distingue plutôt par des actes”!

Paul Sorongo
Burundi