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Au Burundi, l’opposition avait décidé de manifester, ce mercredi 15 avril, dans les rues de Bujumbura jusqu’à ce que le président sortant, Pierre Nkurunziza, renonce à se présenter à un troisième mandat. Alors que le pouvoir avait mis en garde contre une mobilisation qualifiée, d’ores et déjà, d’insurrection et de rébellion, le constat est qu’il n’y a pas eu ou peu de mobilisation.

Tout le monde s’attendait à une journée de tous les dangers et la police burundaise s’était préparée à faire face à de grandes manifestations de l’opposition. Dès l’aube, elle avait installé un dispositif sécuritaire très impressionnant, notamment sur les six ponts qui donnent accès au centre-ville, ainsi qu’aux principaux carrefours de la capitale.

Autre mesure remarquée, celle de l’interdiction faite aux billets de taxis-moto et autres taxis-vélo de passer les ponts de Bujumbura, ce qui a permis de les confiner dans les quartiers périphériques.

Enfin, des dizaines de camionnettes remplies de policiers en tenue anti-émeute, des camions anti-émeute et anti-incendie sillonnaient les rues de la capitale, sans doute pour impressionner d’éventuels manifestants.

Est-ce la peur inspirée par ce déploiement policier ou bien la préparation manifeste des organisateurs de la mobilisation ? Aucune véritable tentative de regroupement ou de manifestation n’a été signalée dans la capitale burundaise et le pouvoir ne cachait pas sa satisfaction à la mi-journée.

« Les gens n’ont pas à perdre de temps derrière des politiciens qui n’ont aucun projet politique », estime Willy Nyamitwe, chargé de communication à la présidence.

C’est un autre son de cloche que l’on entend du côté de l’opposition qui parle du « début de la mobilisation » contre le troisième mandat contre Nkurunziza.

« Nos militants et les Burundais sont prêts. Ils attendent notre signal », jure Onésime Nduwimana, un des frondeurs du parti au pouvoir.