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Le mardi 14 avril 2015, le Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération Internationales, S.E Laurent KAVAKURE eu, à son cabinet, une séance de travail avec Son Excellence Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut Commissaire de l’ONU chargé des droits de l’homme.

Le Ministre KAVAKURE a souhaité une chaleureuse bienvenue au haut responsable onusien et à la délégation qu’il conduisait. Il a fait part du sentiment de joie et de profonde gratitude pour avoir choisi le Burundi comme pays à visiter pour sa première tournée en Afrique depuis sa prise de fonction en septembre dernier. Le Ministre KAVAKURE l’a félicité pour ses nouvelles fonctions et a réitéré la bonne appréciation du Burundi pour le parcours brillant de ce diplomate jordanien toujours engagé pour les questions de justice internationale et des droits de l’homme.

Le Ministre KAVAKURE a confié que le Burundi se trouve à une période importante avec les préparatifs des élections et bientôt les campagnes électorales. Il a évoqué le problème des rumeurs qui s’amplifient et poussent certains Burundais à fuir le pays. Il a parlé d’une visite que le Président de la République vient d’effectuer au Rwanda pour échanger avec son homologue rwandais sur les Burundais qui fuient le pays dans les provinces de Kirundo et de Muyinga. Le Ministre KAVAKURE a souligné que ceux qui fuient se désespèrent à cause de la famine. Il a déclaré que le Gouvernement compte débloquer des fonds pour fournir des vivres aux familles menacées et que des initiatives vont être multipliées pour encourager le retour rapide des réfugiés.

Le Ministre KAVAKURE a rappelé que dans l’histoire du Burundi, les élections ont été généralement sources de malheurs mais que depuis 2005, la démocratie s’installe et est respectée. Il a regretté qu’en 2010, après les communales, les partis de l’opposition aient choisi le boycott du processus. Et de réitérer l’engagement du Gouvernement à organiser des élections libres, apaisées et transparentes.

Le Ministre KAVAKURE a souligné l’exploit réalisé par le Burundi qui a été celui de rapatrier un demi million de réfugiés en temps record. ll a fait remarquer que l’installation et l’intégration des réfugiés se sont bien déroulées alors que pour les déplacés de l’intérieur du pays, des complications surviennent régulièrement. Il a confié que le Gouvernement du Burundi place la question des droits de l’homme au rang des priorités et a plaidé pour le soutien à la CNIDH et à la CVR. Il a rappelé par ailleurs que la question des droits de l’homme doit être traitée en tenant compte des droits économiques et sociaux. D’où l’appel à appuyer le CSLP II. Il a salué l’organisation d’une table ronde sur les droits de l’homme à Bujumbura de même que les échanges avec les associations de la société civile et les responsables des partis politiques.

Le Haut Commissaire Zeid Ra’ad Al Hussein a exprimé sa joie d’être au Burundi, un pays qui regorge d’eau et de verdure. Il a remercié pour l’accueil amical et fraternel. Il s’est félicité de la bonne collaboration entre le Bureau de l’ONU chargé des droits de l’homme au Burundi et le Gouvernement. Il a confié être d’avis que les droits de l’homme vont de pair avec les droits économiques et sociaux. Il a fait part des préoccupations exprimées par les organisations qu’il venait de rencontrer concernant les rumeurs, les intimidations à l’endroit de certaines personnes et le sort des albinos. Il a salué des progrès considérables atteints au Burundi dans le domaine de la protection des droits de l’homme mais a regretté que l’impunité demeure pour certains crimes graves qui ont été commis ces cinq dernières années. Il a promis d’appuyer les efforts du Burundi et a insisté pour que la paix soit préservée.

Le Ministre KAVAKURE a fait remarquer que le Burundi a lancé le chantier de la justice transitionnelle et qu’il sollicite toujours des appuis en termes de renforcement de capacités et d’équipements afin de rendre le système judiciaire performant. Il a invité à comprendre le souci d’avoir des enquêtes minutieuses qui a poussé à prolonger les délais de la commission chargée d’enquêtes sur les violations de droits de l’homme qui auraient eu lieu lors de la réponse musclée à l’attaque menée par des assaillants fin décembre dernier. Pour ce qui est des crimes rituels qui ont secoué le pays à travers les meurtres des albinos, il a fait remarquer qu’ils ont sensiblement baissé et s’est félicité de la bonne collaboration avec un pays voisin car ce genre de crimes avait des connexion à l’étranger. Il a réitéré la disponibilité à poursuivre les échanges.

Bujumbura, le 14 avril 2015

Ministère des Relations Extérieures et de la Coop. Intern.

Direction de la Communication et de l’Information