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Depuis décembre 2014, le Burundi a décidé de sortir de la catégorie des pays post conflit pour viser plutôt le développement tous azimuts. On se souvient encore de la résistance menée par certaines organisations de la société civile et certains partis politiques de l’opposition pour empêcher la fermeture du BNUB. On se souvient des larmes de crocodile des gens comme Pacifique Nininahazwe, Léonce Ngendakumana ou Agathon Rwasa pour mettre en garde contre ce changement qu’ils qualifiaient de brusque. Et pourtant, cela faisait bien des années que le Liberia et la Sierra Leone étaient sortis de cette catégorie! Qu’avaient-ils fait d’extraordinaire pour laisser le Burundi dans le filet des spécialistes de l’humanitaire?

Le BNUB a vécu. Bonjour la MENUB! Ouf! C’est l’heure des projets pharaoniques pour que le Burundi sorte du scandale des délestages, des famines cycliques et de la malnutrition chronique. C’est l’heure du changement de mentalités pour encourager les investissements étrangers dans les secteurs porteurs de croissance! Du moins, c’est la vision du gouvernement. Est-ce la même vision des ONG internationales ou des bailleurs de fonds?

A l’approche des élections, nous voyons une levée de boucliers de la société civile ethniquement tendancieuse pour menacer de faire capoter le processus électoral si d’aventure le président sortant se porte candidat à sa propre succession. Les ténors de cette nébuleuse multiplient les tapages médiatiques, les alertes et les conclusions hâtives sur certains faits bizarres comme ces découvertes de munitions dans des ménages à Kabezi ou les embuscades sur la route Bujumbura Cibitoke. Stratégie de diversion pour dérouter le peuple du chemin des urnes? Sans aucun doute!

En effet, la MONUSCO à l’Est de la RDC s’est enrichie de 800 militaires de plus alors que le président Kabila demande de plier bagages! Ces militaires sont destinés à intervenir au Burundi en cas de manifestations de la société civile qui seraient réprimées dans le sang. Et les tueurs à gages recrutés parmi les anciens combattant des FNL de Rwasa attendent impatiemment. Leur forfait va, bien entendu, être imputé aux jeunes Imbonerakure et la farce sera jouée! Avec la multiplication des messages d’alertes, les ONG étrangères sont en train de récolter des fonds et de renforcer les stocks. Elles s’installent dans les pays limitrophes en attente de l’afflux des réfugiés et des déplacés internes. C’est ainsi qu’un test est déjà réussi au Rwanda avec les réfugiés qui fuient réellement la famine à Kirundo. La manipulation à été rodée car les alertes de la société civile permettent à ces affamés de se faire passer pour des réfugiés politiques! Mais quand on discute avec les familles qui sont restées sur place, elles confient, sourire aux lèvres, qu’à quelque chose, malheur est bon: avant ceux qui fuyaient la famine n’étaient pas acceptés au Rwanda! Maintenant, les ONG internationales encouragent l’arrivée massive! Ainsi, ce sera une régression garantie pour le Burundi et le retour dans la catégorie des pays en conflit! Et bien entendu, le renvoi de toutes les troupes déployées dans les opérations de maintien de la paix! Ce sera le mécontentement de la grande muette et la fin des haricots pour le CNDD-FDD. A coup sûr!

Cette analyse se base sur des témoignages des Burundais qui travaillent dans les ONG internationales au Burundi. Ils affirment que les négociations avec l’Unicef, le Programme Alimentaire Mondial, le HCR et bien d’autres donneurs d’emplois aux ONG ont beaucoup avancé. Au Rwanda, l’arrivée des réfugiés fait déjà le bonheur de certaines ONG qui étaient menacées d’expulsion. Les Rwandais se demandent d’ailleurs pourquoi toutes les ONG qu’ils chassent viennent s’installer au Burundi et rechercher des fonds sur place! On récolte ce qu’on sème.

En Tanzanie, les ONG sont en train de réhabiliter les anciens sites d’accueil des réfugiés. Ils s’impatientent et envoient des messages à leurs complices pour passer à la vitesse supérieure. C’est que l’incendie d’un siège du parti au pouvoir à Ruyigi n’a pas provoqué la panique et le départ des familles vers la Tanzanie. Et ceux qui fuient du côté de Makamba s’orientent vers la Zambie plutôt! Mais les médias sont à l’oeuvre du côté de Makamba pour créer la psychose avec les allégations de distribution d’armes et d’implication du général Adolphe! Il faut dire qu’ils sont loin de digérer le piège déjoué à travers là suspension des décisions de la CNTB qui étaient une aubaine pour la production des réfugiés! Pauvre monseigneur Serapion! Si tu savais!

Et si le Burundi s’en sortait sans effusion de sang? Ce serait une énième défaite pour les extrémistes Tutsi de la société civile. Car, il faut l’avouer, ce n’est pas la constitution ou les accordsd’Arusha qu’ils défendent mais bel et bien une révision desdits accords pour instaurer une alternance Hutu tutsi au sommet de l’Etat. La candidature de Nkurunziza est un prétexte. Qu’ils se présente ou qu’il renonce, la société civile va appeler aux manifestations: pour le rejet du CNDD-FDD avec un Gelase Ndabirabe qui fait bêtement l’apologie des crimes, pour la pénurie des carburants, contre la vie chère etc.

Tout est fait pour mettre les bâtons dans les roues de la démocratie afin de la faire dérailler! Et les ONG internationales financent ces conjurations. Allez savoir ce qu’a révèlé un agent du FBI qui vient d’être expulsé du Burundi! Tout est connu du service national des renseignements et les ténors de la société civile ont compris qu’ils avaient franchi le Rubicon.

N’en déplaise à ceux qui gobent les conseils et les préoccupations des puissances occidentales, Nkurunziza ne doit pas reculer. Ça serait lâche et mille fois irresponsable. Que le peuple fonce plutot courageusement vers les élections et évite de prêter oreille aux rumeurs. Quant aux tireurs à gages recrutés par la société civile, ils auront pire sort que les aventuriers de Cibitoke! Le compte à rebours a commencé et il faut défendre les acquis d’Arusha. En allant aux urnes et non en tremblant devant les tigres en papier que sont ces Pacifique, Vital Nshimirimana, Armel d’ACAT, Simeon Barumwete, Julien Nimubona, Faustin Ndikumana, Gertrude Kazoviyo, Pierre Claver Mbonimpa, Christophe Sebudandi etc. A bon entendeur, salut!

Paul Sorongo