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Dans 7 jours, le président de la République doit signer le décret convoquant les électeurs pour les communales et les législatives. Une fois ce décret pris, les partis politiques et les indépendants auront 3 jours pour soumettre les listes des candidats à la CENI.

Et pourtant, l’on continue à distraire l’opinion sur les spéculations sur l’éventuelle candidature de Nkurunziza alors que le temps file. C’est comme si l’opposition faite par l’ADC et RANAC espère autre chose que les élections. Il y en a qui disent que l’opposition espère des troubles pour pousser vers la transition grâce à l’appel des associations qui combattent l’éventuel mandat du président sortant. Or, cette candidature peut être annoncée même mi avril! Et si un parti n’a pas présenté de liste, on aura déjà compris qu’il a choisi le boycott par peur des résultats très décevants.

Les jours à venir nous réservent bien des surprises. Tenez! La CENI vient d’afficher les listes des personnes inscrites. Sur plus de trois millions et demi d’électeurs, l’on constate des doublons autour de cinq mille personnes. Les cas des noms mal recopiés avoisinent onze mille. D’après les experts du PNUD qui appuient la CENI, ces cas sont dérisoires. N’en déplaise à la RPA qui veut dramatiser et semer la panique dans les esprits.

Il faut rappeler que l’opposition et Pierre Claver Mbonimpa tablaient sur des irrégularités en termes de millions! On se souvient des scoops sur les cartes d’identité et des alertes à tout bout de champ. On accusait alors le CNDD-FDD d’avoir eu recours à des fraudes massives! C’était par mauvaise foi. Les opposants redoutent désormais le revers de leurs larmes de crocodile car certains partenaires bien intentionnés ont compris leur jeu.

Et si les coalitions se disloquaient faute de compromis sur les listes? Et si certains opposants farouches changeaient de fusil d’épaule pour ne plus regarder le CNDD-FDD en chiens de faïence et évoluer plutôt vers une collaboration afin de faire capoter le plan de ceux qui, sur des considérations ethniques inavouables, rêvent de l’échec des élections pour replonger le pays dans une transition?

Dans dix jours, les choses peuvent bouger rapidement et les masques vont nécessairement tomber. Reste à savoir si du côté du parti au pouvoir, la sérénité va revenir pour triompher des rivalités internes à cause du fameux mandat, du reste défendable selon le député Laurent Gahungu ou pas mal de constitutionnalistes burundais et étrangers! Vous voulez mon avis? Patience.

Je suis d’avis qu’avec la suspension du porte parole du parti suite aux logomachies dignes des partis menacés d’implosion, le camp fort semble émerger et c’est probablement de bon augure pour les innombrables militants et opportunistes qui s’en réclament au gré des intérêts ou positionnements. Le grand corps malade du Burundi politique pour le moment, c’est le CNDD-FDD. Les autres partis politiques sont soit moribonds soit des fantômes.