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La pénurie des carburants devient une préoccupation nationale. Le conducteur de taxi moto, le taximan ou le chauffeur de bus de transport en commun passent des nuits à la belle étoile dans l’espoir de pouvoir s’approvisionner en carburants. Des familles voient ainsi leur source de revenu compromise. La peur gagne les esprits et la grogne s’amplifie.
Le ministre du commerce choisit ce moment pour faire une sortie médiatique pour enfoncer le clou. En bref, madame Nizigiyimana a reconnu que le gouvernement a vu la pénurie venir et qu’il a croisé les bras. C’est un aveu d’impuissance. Pire, le ministre lâche des messages pessimistes quand elle affirme ne pas savoir comment et quand cette crise va se terminer. Et elle regagne sereinement son bureau. A quel saint notre peuple va-t-il se vouer?
Le ministre du commerce affirme qu’il y a eu pénurie des devises au début de l’année. Qu’en est-il maintenant? Si les devises sont disponibles, qu’est – ce qui est fait pour agir comme en tout moment de crise grave? Faut-il solliciter le Rwanda comme lors de l’incendie du marché central? Faut-il louer des bateaux en Tanzanie ou appeler les pétroliers de l’EAC au secours?
Les réponses du ministre du commerce sont une insulte à la nation burundaise. Elle mérite mieux. Même pendant l’embargo, le président Buyoya n’a pas infligé pareil désespoir aux Burundais. Et quelle image laissons-nous à nos voisins et au monde? Hélas tant que le président Nkurunziza ne réagit pas comme il a été prompt pour le cas du général Niyombare, le peuple n’a qu’à bien se tenir! Vraiment?
Si la pénurie perdure, le pire est à redouter. Familles affamées et aux abois peuvent marcher et mourir sur la place publique. Si la ministre n’a pas de solution et est à court d’imagination, que fait-elle? Elle aurait mieux fait de se taire plutôt que d’ajouter le drame au drame. Impunément?