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Le président rwandais Paul Kagame doit arriver ce jeudi à Paris, invité par l’Unesco dans le cadre de la semaine consacrée aux nouvelles technologies. Il va coprésider vendredi une commission à huis clos sur le haut débit. C’est la première fois que le chef de l’Etat rwandais met les pieds en France depuis qu’il a accusé Paris d’avoir participé au génocide rwandais. Près d’un an plus tard, il n’y aura pas de rencontres bilatérales entre le président rwandais et de hauts responsables français.

Ni le président français François Hollande, ni son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ne sont présents pour rencontrer Paul Kagame, explique-t-on du côté des autorités françaises. C’est une visite à l’Unesco et pas spécifiquement un déplacement en France, dit-on à l’unisson côté rwandais.

Depuis la rencontre entre Paul Kagame et Laurent Fabius, à Libreville, sous l’auspice d’Ali Bongo, c’était en marge du 3e New York Forum Africa, en mai dernier, il n’y a pas eu d’efforts diplomatiques faits entre les deux pays. Au cours de cet échange au Gabon, le ministre français avait demandé au président rwandais ce qui était précisément reproché à la France pour justifier l’accusation de la participation directe de Paris dans le génocide de 1994.

Paul Kagame avait répondu qu’il écrirait une lettre à François Hollande. Celle-ci est toujours attendue, dit-on côté français. C’est la France qui est en tort, c’est à elle de faire des efforts, explique une source officielle rwandaise. Cette nouvelle brouille était intervenue après six années de rapprochement entre les deux pays. Quelques jours avant ces accusations, François Hollande et Paul Kagame avaient encore eu un aparté qualifié de très cordial.

Mais plusieurs sources affirmaient déjà depuis des mois que le président rwandais renouvèlerait ses accusations à l’occasion de la 20e commémoration. « Il était accusé d’avoir assassiné des opposants, explique un expert sur le Rwanda. Il avait juste besoin d’une diversion et le président Kagame a des haines tenaces », conclut-il.