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C’est une affaire qui prend de l’ampleur en Afrique du Sud : les « Spycables ». Il s’agit de la fuite massive de documents provenant de plusieurs agences de renseignement, dont le MI6 britannique et le Mossad israélien. Les documents en question sont publiés depuis lundi par la chaîne de télévision qatarie al-Jazeera, sur son site internet. Ils contiennent les détails de réunions tenues entre 2006 et 2014 entre l’Afrique du Sud et plusieurs agences de renseignement. L’authenticité de ces « câbles-espions » n’a pas encore pu être vérifiée, mais ils créent déjà une vraie tempête.

L’Afrique du Sud prend cette fuite d’informations très au sérieux. Plusieurs documents publiés par la chaîne al-Jazeera proviendraient de l’agence de renseignement sud-africaine, SSA. Ces documents, s’ils sont vrais, révèlent notamment les activités de l’Iran en Afrique du Sud. Téhéran aurait tenté d’utiliser Pretoria pour essayer de contourner l’embargo dont elle fait l’objet.

Ces documents font état de rencontres entre l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, et des officiels iraniens pour obtenir de l’aide pour leur programme nucléaire. Certains câbles révèlent que les renseignements britanniques surveillaient les activités de l’Iran en Afrique du Sud. Et que la CIA aurait demandé à Pretoria d’espionner les activités de sociétés iraniennes présentes dans le pays.

Un document dévoile également qu’Israël a menacé Pretoria en raison de sa campagne de boycott de produits israéliens. Ou plus récemment, que la vie de la présidente de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, était menacée juste après son élection.

Il est difficile d’établir l’authenticité de ces câbles pour le moment, mais si ces documents s’avèrent réels, il s’agit de la plus importante fuite au sein des services de renseignements sud-africains.