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Devenu objet de convoitise des industries de pointe et de la téléphonie mobile, le coltan est désormais exploité au Burundi.

A Kabarore, une région escarpée, située dans le nord du Burundi, la découverte de gisements importants du coltan, ce minerai de couleur noire ou brun rouge, a changé le quotidien des gens et donné un coup de pouce à l’économie locale.

A Kabarore, province de Kayanza, à plus de 170 km de la capitale Bujumbura, on ne cache pas sa joie. La découverte du Coltan est une aubaine pour la population. « Depuis longtemps, on entendait parler du coltan en République démocratique du Congo (RDC principal producteur mondial). Et aujourd’hui, c’est chez nous et c’est une grande opportunité pour nous de trouver du travail, de se développer, … », confie à Anadolu, Casimir Nyabenda, un homme de la colline Kivuvu mentionnant que ça a été une opportunité pour beaucoup des ‘’kabaroriens’’ d’avoir « un job » . De plus, le commerce est en train d’être fluctueux autour du site depuis quelques mois seulement.

Le coltan (mot-valise pour colombite-tantalite) est un minerai de couleur noire ou brun-rouge dont on extrait le niobium et le tantale. Le tantale préparé à partir du coltan est indispensable à la fabrication des composants électroniques utilisés en particulier dans les téléphones mobiles. Le secteur de l’électronique monopoliserait ainsi 60 à 80 % du marché du tantale. En 2000, une pénurie mondiale et une hausse des prix du tantale auraient empêché la fabrication de la PlayStation 2 de Sony en quantité suffisante. La RDC concentre jusqu’içi 80 % des réserves mondiales du coltan.

Lucien Nahimana, directeur technique adjoint d’une société d’exploitation du coltan à Kabarore, déclare que plus de 1000 journaliers et 89 travailleurs sous contrats ont pu être embauchés par son entreprise. Exerçant en équipe de dix, les journaliers sont payés sur tâches après cinq jours de travail. Le salaire étant fixé autour de dix dollars par kilogramme produit alors que travailler dans les champs rapporte à peine cinq dollars par semaine comme l’indique M. Nyabenda, lui aussi journalier.

Depuis, le quotidien de la population change petit à petit. Sur ce site, des hommes grouillent. Pas de femmes ni enfants. Dans les environs, les bananeraies cèdent la place aux petits centres dominés par des maisons couvertes de tuiles. De petites boutiques, des bouchers, des salons de coiffures envahissent le paysage. L’électricité fait son entrée dans la commune à travers les plaques solaires ou les petits groupes électrogènes.

Les populations s’en réjouissent et aspirent à un meilleur bien-être. « Dès le début des travaux, mon commerce est devenu très fructueux. Avant je vendais à peine dix kg de riz par jours … Actuellement, vingt kg de riz à titre d’exemples ne suffisent pas », affirme à Anadolu Gabriel Kabura, un boutiquier de la colline Kivuvu, à moins de vingt mètres du site d’exploitation du coltan.

Dans cette partie enclavée, avec ses routes très glissantes durant la saison pluviale et sa terre latérite, les populations ne doutent pas que cette fois-ci, une route goudronnée leur sera octroyée afin de faciliter les échanges dont le transport de la production du coltan.

Au regard du potentiel du site, les exploitants de la mine sont optimistes du probable goudronnage de la route Kayanza-Kabarore. « Au début des travaux avec du matériel semi-industriel, la production se situait entre 300 et 500 kg par semaine », indique M. Nahimana à Anadolu précisant qu’avec l’utilisation des machines modernes comme des bulldozers elle va grimper jusqu’à atteindre 1000 à 2000 kg par semaine. Ce qui constitue une grande richesse pour le pays et une voie de développement communautaire, martèle-t-il.

Malgré des problèmes de manque d’eau, puisque tout est obtenu par filtrage, Damien Mbonicuye, directeur général de l’entreprise exploitante, note que la production était dans ces derniers mois, d’une tonne de coltan et dix tonnes de cassitérite par semaine. Et une tonne de ce minerai vaut environ 40.000 dollars avec les charges d’exploitation.

« Avec la mise en place du code minier, ce secteur est en train d’être réorganisé afin d’y mettre de l’ordre afin de s’assurer, entre autres, que l’aspect environnemental est respecté », affirme M.Mbonicuye

Au moment où la population demande que ce minerai soit traité sur place, Lucien Nahimana, directeur technique adjoint se dit confiant en précisant que très bientôt, une entreprise de traitement sera érigée sans donner plus de détails sur ce projet.

28 Janvier 2015 – http://www.aa.com.tr/fr/s/457223–b… AA/Bujumbura(Burundi)/Rénovat Ndabashinze