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Bujumbura 19 jan 2015 : Le président burundais, Pierre Nkurunziza s’est joint ce samedi matin à la population de la ville de Bujumbura pour une marche manifestation en plein centre de la capitale burundaise, en soutien aux forces de sécurité qui ont vaillamment combattu les rebelles lors de l’ attaque perpétrée en décembre 2014 contre les communes de Murwi et Bukinanyana dans la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi), en provenance de la République démocratique du Congo (RDC). L’attaque de ces rebelles dont l’identité n’est pas encore connue a fait quatre morts dont deux militaires et deux civils contre 95 tués dans les rangs de ces terroristes, selon le maire de la ville de Bujumbura qui citait la déclaration du ministre de l’Intérieur. Les manifestants venus de toutes les communes urbaines de Bujumbura scandaient des slogans de soutien non seulement aux forces de défense et de sécurité mais aussi au président de la République, commandant suprême des forces de défense et de sécurité.

Répondant aux questions de la presse, le président de la République a indiqué qu’il s’est associé à la population de Bujumbura pour montrer l’importance de la paix car, a-t-il fait savoir, la paix n’a pas de prix et l’on ne peut rien entreprendre sans cette dernière. A la question connaître l’opportunité d’organiser une telle manifestation avant que l’on sache l’identité de ces rebelles, le président a indiqué que les citoyens ont besoin de la paix qui est source du développement, donnant l’exemple du peuple français qui est descendu dans les rues de Paris pour manifester en faveur de la paix au lendemain des attentats terroristes perpétrés contre leur pays faisant des victimes. La paix est tellement importante pour le Burundi que l’on pourrait même organiser ce genre de marche-manifestation au moins une fois par semaine, a-t-il dit.

Après cette marche-manifestation pour la paix, le président de la République s’est rendu dans la commune urbaine de Kanyosha sur la colline Kizingwe où il s’est associé à la population de cette localité pour planter des arbres destinés à la protection de la rivière Kizingwe. Il a profité de cette occasion pour lancer un appel à la population urbaine de Bujumbura à se soucier à tout instant de la protection de l’environnement. En période de pluies, les inondations qui en découlent peuvent démolir des infrastructures, causant même des dégâts humains comme on l’a déjà connu dans un passé récent au Burundi et ailleurs, a-t-il indiqué, ajoutant que la ville de Bujumbura se trouve dans une plaine surplombée par de hautes montagnes, et qu’il faut protéger les cours d’eau en plantant des arbres le long de ces rivières.

Actuellement, les eaux douces du lac Tanganyika sont tellement polluées que la REGIDESO capte l’eau de consommation à plus de cinq km dans ce lac alors qu’il y a quelques années, elle la captait à moins d’un km, a-t-il donné comme exemple pour expliquer les enjeux majeurs dans la protection de l’environnement.

A Bubanza (nord-ouest), la manifestation a été faite par une foule composée des jeunes élèves des écoles à régime d’internat du chef-lieu de la province Bubanza. Ils ont marché environs un kilomètre avant de planter des arbres fruitiers le long de la route, a-t-on constaté sur place.

Dans son allocution, l’administrateur de la commune Bubanza, Mme Jacqueline Nzigamiye a félicité la rapidité et le patriotisme des militaires lors de l’intervention dans les communes Mugwi et Bukinanyana, en mettant en oeuvre la constitution. Elle a fustigé certains hommes politiques et certaines associations de la société civile qui seraient derrière cette attaque de la province Cibitoke. L’administrateur Nzigamiye conseille aux habitants de Bubanza d’enterrer la hache de guerre et de profiter de la paix pour le développement. Elle demande à la justice de mener une enquête rapidement afin d’identifier le groupe qui a attaqué et ses objectifs afin de le sanctionner, apprend-on sur place.

Face à cette manifestation, le représentant provincial du parti Sahwanya FRODEBU, M. Ferdinand Sindayigaya, indique que l’essentiel n’était pas de soutenir et féliciter les forces de l’ordre, mais plutôt de mener une enquête pour identifier ce groupe qui a attaqué. Selon lui, il fallait manifester contre la flambée des prix et la cherté de la vie de ces derniers jours.

Quant à Mme Evelyne Cimana, représentant provincial du FNL, la victoire n’aurait pas encore eu lieu car, explique-t-elle, il y aurait certains de ceux qui ont attaqué qui auraient échappé aux forces de l’ordre et qui risqueraient de perturber encore une fois la sécurité.

Source:Agence Burundaise de Presse