Partage

L’affaire à fait les choux gras des médias et des opposants au Burundi voire même à l’étranger. On revient encore sur le lancement des activités de la Mission d’Observation Electorale de l’ONU au Burundi (MENUB en sigle) pour critiquer l’absence ou le boycott de la cérémonie par le gouvernement du Burundi. Maladresse diplomatique ou protestation?
Tout simplement le Gouvernement a évité d’accueillir avec tambour et trompette quelque cheval de Troie. Puisque le lancement des activités se faisait au moment où des discussions se poursuivaient entre l’ONU et le Gouvernement pour finaliser le statut de ladite mission.
Le diable se cache dans les détails
En décembre dernier, quelques jours après la descente du drapeau de l’ONU pour matérialiser la fermeture du BNUB et le passage du Burundi du statut de pays post conflit à pays normal tourné vers le développement, un document portant statut de la MENUB avait été élaboré et accepté par les deux parties. Le document signé côté gouvernement fut envoyé à NewYork pour signature par le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des questions politiques. En cours de route, le document aurait été porté à la connaissance de l’ADC et de certains ténors de la société civile qui ont recommandé de changer quelques articles et de piéger le gouvernement comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire. Coup de théâtre!
Alors que le gouvernement s’attendait à recevoir un document signé par l’autre partie, que grande ne fut sa surprise en voyant des lettres de transmission d’un autre document nouveau mais portant la signature du haut responsable onusien! Une manière de faire pression sur le gouvernement et de le pousser à signer les yeux fermés. Devant cette situation, le gouvernement a demandé de discuter des modifications portées au document. Il s’attendait à ce que la cérémonie de lancement des activités de la MENUB soit aussi reportée. Mais du côté de New York, ils ont préféré maintenir le programme et retarder les discussions sur le document. Et le Gouvernement ne s’est pas laissé faire.
Le cheval de Troie est refusé mais…
Ceux qui ont lu Homère, se souviennent de la ruse des Grecs dernière Ulysse pour prendre la ville de Troie. Ils ont offert un cheval en bois creux où se cachaient des militaires. Leurs ennemis ont fait entrer le cheval dans la ville et ont arrosé copieusement.
La nuit, les militaires grecs sont sortis du cheval et ont pris la ville. Ils ont massacré les hommes et emporté les femmes et les jeunes filles. Cette ruse a permis de gagner après un siège de dix ans devant la ville.
Le CNDD-FDD va passer dix ans au pouvoir bientôt. L’opposition perd de l’espoir de renverser le système DD. Elle a tenté de bloquer l’enrolement des électeurs en vain. Elle a tenté de paralyser le pays par la manipulation des partenaires qui ne débloquent les appuis qu’au compte gouttes. Mais malgré tout, les salaires sont payés et le pays tourne.
La ruse du cheval de Troie aurait placé le Burundi sous tutelle de l’ONU en ce sens qu’il allait revenir à la MENUB de valider les résultats des élections, de contrôler le fichier électoral et de se comporter comme dans un territoire non encore indépendant.
Cette ruse a bien marché en Côte d’Ivoire. Comme le président Gbagbo avait signé le document reconnaissant à la mission de l’ONU la prérogative de valider les résultats des élections, lorsque la commission électorale a proclamé la victoire du président sortant, l’ONU a tout simplement brandi le document et la farce fut jouée en faveur de Ouattara!
Quand on constate que l’ONU commence à ne pas jouer franc jeu avec le gouvernement et qu’elle fait pression pour favoriser l’opposition et une partie de la société civile, l’on doit faire montre de vigilance et de détermination à éviter toute maladresse. Sinon ceux qui tendent des pièges n’ont pas encore dit leur dernier mot.