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Nairobi – Le 2 janvier 2015 marque l’expiration du délai de grâce de six mois accordé par la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour la reddition et la démobilisation complètes et inconditionnelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

L’équipe des envoyés internationaux, composée de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs Said Djinnit, du Représentant spécial de l’ONU et Chef de la MONUSCO Martin Kobler, du Représentant spécial de l’UA pour la région des Grands Lacs Boubacar Diarra, du coordinateur principal de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs Koen Vervaeke, de l’Envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs et la RDC Russell D. Feingold et de l’Envoyé spécial de la Belgique pour la région des Grands Lacs Frank de Coninck, a noté avec inquiétude que les FDLR n’ont pas respecté cette échéance. Au contraire, les FDLR ont utilisé ce délai de grâce de six mois pour continuer à perpétrer des violations des droits de l’homme contre des personnes innocentes dans l’est de la RDC, à recruter des combattants et à poursuivre leur agenda politique illégitime. Mettre fin à la menace des FDLR ne relève pas seulement de la responsabilité de la RDC; c’est aussi une responsabilité régionale et internationale. Nous sommes tous déterminés à assurer que les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide soient tenus responsables de leurs actes.

Devant le refus des FDLR à se conformer pleinement aux décisions de la CIRGL, de la SADC et du Conseil de sécurité des Nations Unies, il n’y a pas d’autre choix à la région et à la communauté internationale que de mettre en œuvre l’option militaire contre tous ceux au sein de ce groupe armé qui refuseraient de rendre les armes volontairement. Les envoyés rappellent que le communiqué issu de la réunion du 1er décembre des garants de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région (PSCF) souligne « le caractère contraignant et non négociable du délai du 2 janvier 2015 ». Désormais, plus rien ne saurait justifier de retarder la neutralisation effective d’un groupe responsable d’une longue série de crimes odieux.

Les envoyés exhortent donc le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO, y compris la Brigade d’intervention, à prendre toutes les mesures nécessaires pour désarmer les FDLR, conformément aux résolutions 2098 (2013) et 2147 (2014) du Conseil de sécurité. Les envoyés saluent les pays fournisseurs de contingents (PFC) de la MONUSCO, et particulièrement ceux de la Brigade d’intervention, pour leur engagement pour la paix et la sécurité et pour les nombreux sacrifices qu’ils ont fait dans leurs efforts de protection des civils et de neutralisation des autres groupes armés dans l’est de la RDC. Les envoyés ont relevé que les attentes de la communauté internationale concernant la Brigade d’intervention sont inscrites dans le mandat de la MONUSCO. La MONUSCO et sa Brigade d’intervention doivent maintenant s’engager dans des opérations contre les FDLR, telles que décidées par son leadership et en appui au Gouvernement de la RDC, pour s’acquitter de leur mandat de neutralisation de tous les groupes armés.

Les envoyés veulent souligner une fois de plus à tous les combattants FDLR et à leurs dépendants que, à tout moment, ils peuvent choisir la voie pacifique en rejoignant le programme DDR/RR, qui continue de rapatrier avec succès des anciens combattants FDLR au Rwanda. Au cours des dernières années, plusieurs milliers d’ex-combattants FDLR ont été rapatriés avec succès et en toute sécurité au Rwanda. Les envoyés continuent à soutenir pleinement le processus DDR/RR pour les ex-combattants FDLR, tout en encourageant les pays de la région à travailler ensemble pour veiller à ce que les dirigeants FDLR qui ont commis de graves abus des droits de l’homme en soient tenus responsables.

Les envoyés encouragent aussi les pays signataires du PSCF à respecter tous leurs engagements, y compris le respect de la souveraineté de chacun ainsi que leur engagement à « ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanction des Nations Unies ». Les envoyés soulignent une fois de plus l’importance d’une approche globale pour remédier aux causes profondes du conflit et de l’instabilité, et encouragent les efforts des dirigeants régionaux visant à promouvoir la confiance, la compréhension et la coopération entre les pays de la région.