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L’histoire du nouveau roman de Melchior Mbonimpa se passe aux alentours du 15e siècle de notre ère. Le décor en est constitué par les différents royaumes de l’Afrique interlacustre – le Karagwe, situé dans l’Ouganda actuel, le Rwanda, le Bushi (Est du Congo actuel) le Burundi, le Buha et le Kissaka (Tanzanie), qui se font constamment la guerre. Ces boucheries héroïques comme dirait Voltaire sont d’autant plus fréquentes que les rois se font la guerre par enfants de serfs interposés. Les différentes monarques du plateau des vaches ont en effet noué des alliances matrimoniales et ne s’engagent eux-mêmes ou n’engagent les leurs qu’exceptionnellement dans ces conflits. Ce sont donc les enfants des autres, les enfants des pauvres, les rejetons des serfs, du commun des hommes, qui paient le prix des guerres, quand il prend aux rois l’envie d’’’abreuver les lances’’ pour augmenter leur cheptel, agrandir leur territoire ou pour récupérer le territoire perdu lors de la confrontation précédente.

Matama, la princesse adultère sauvée par la bonté des parias

Dans le royaume de Karagwe naît un enfant, fruit d’une union, interdite dans l’ordre régi par les castes, entre une princesse, Matama, promise à un prince du Kissaka et un notable de la cour, Matchari, qui, malgré son rang, n’appartient pas à la noblesse. Pour soustraire la princesse adultère à la mort certaine à laquelle ce type de sacrilège l’expose, lui et son amant de basse extraction, elle est envoyée discrètement chez les Intouchables où elle accouche. La coutume veut en effet que les poursuivants abandonnent toute poursuite pour un fugitif qui se réfugie chez les Intouchables, leur village étant un sanctuaire inviolable. Matchari, qui connaît cette coutume, confie donc Matama à la bienveillante protection des parias. La jeune mère sera par la suite exfiltrée avec son fils, Diangombé, vers le Rwanda voisin. Elle y bénéficiera de la protection du monarque rwandais après avoir révélé un complot, ourdi par la cour du Karagwe, et visant à profiter d’une union matrimoniale avec une princesse de ce royaume pour éliminer le roi du Rwanda et à y placer un obligé de la couronne du Karagwe. L’impitoyable roi du Rwanda, Kiamatare élimine le concurrent rwandais impliqué dans le complot. Désormais protégée du Roi, Matama, la jeune fille-mère, devra cependant, malgré sa beauté, vivre comme une ‘‘femme interdite’’ qui n’admet personne dans son intimité. Son séjour au sein des Intouchables équivaut à une déchéance : elle porte une souillure indélébile. Cet interdit s’appliquera au roi lui-même, qui a pourtant plusieurs concubines.
Fruit des amours interdites de la noble Matama et du roturier Matchari, Diangombé grandit comme un bâtard, entouré d’autant plus de mystère que, à la cour du Rwanda, peu connaissent les origines de sa mère. À 15 ans, il reçoit une mission qui sera lourde de conséquences, et pour lui et pour le destin des royaumes interlacustres. Une voix d’outre-tombe, “autoritaire, impérative, écrasante’’, lui apprend qu’une mission l’attend, et qu’il devra pour l’assumer renoncer à se marier, pour rester libre. Elle lui apprend qu’il a aussi des dons de guérisseur, qu’il peut prédire l’avenir et peut identifier les personnes qui lui veulent du mal. Mais il lui est interdit d’utiliser ces dons pour faire le mal. Aussitôt après cette prophétie, la Voix retourne ‘’au pays du silence et de l’absence’’

Diangombé l’insoumis, Diangombé le résistant

Diangombé grandit donc avec la pleine conscience de la longue et lourde tâche qui l’attend, mais une tâche dont il ne parvient pas à cerner les contours. Il devient un homme, mais un homme condamné à courir les femmes sans se fixer, à vivre dans la hutte de sa mère sans parvenir à bâtir lui-même la sienne, malgré la vigueur de ses muscles. Dans ses aventures féminines, il est d’autant plus chanceux que la guerre décime régulièrement les hommes et que les veuves abondent dans le royaume, payant le prix de la folie des monarques. Elles attendent ses bras câlins pour leur faire oublier la perte de leur bien-aimé… Diangombé se sacrifie donc pour… consoler les veuves. Il profite largement – et allègrement – du désastre créé par les rois. Cela se fait dans la hutte de sa mère, ce qui a le don d’exaspérer cette dernière.
L’incorrigible célibataire volage finira néanmoins par engrosser une jeune fille, Kabeja, mais il n’assumera pas sa paternité, la voix d’outre-tombe lui ayant enjoint de ne pas s’occuper de son fils ni d’épouser la mère. Binégo, le fils né de cette union, grandira donc lui-même comme un bâtard, mais le statut de sa grand-mère lui vaudra d’être traité comme un prince, même si ce privilège ne lui évitera pas d’être enrôlé dans l’armée et envoyé au front. Il en revient une première fois et, alors même que, blessé, il n’a pas encore terminé sa convalescence, une autre guerre survient et l’impitoyable Ruganzu l’envoie encore au front, au Burundi voisin. Kabeja, sa mère, en sera meurtrie à tout jamais. Mais elle et Gahaya, une jeune fille financée à Binego, resteront habitées par l’espérance insensée mais tenace que Binego est encore vivant. La suite de l’histoire leur donnera raison.
Après la disparition de son fils, Diangombe, le rebelle, se lève et se jure de faire la guerre à la guerre. De défier les monarques en organisant la résistance. Pour effectuer cette mission, il s’entoure de trois femmes qui, comme des lionnes, en veulent à la monarchie et à ses folies meurtrières : sa mère, Matama, la mère de son fils, Kabeja et Gahaya, la fiancée dont les rêves de vie commune avec Binégo se sont évanouis à la disparition de ce dernier. Avec les trois amazones, il fonde la confrérie des Immortels, accomplissant ainsi la mission lui confiée par la mystérieuse voix d’outre-tombe, désormais murée dans son silence.

Liberté, égalité, fraternité

La secte des Immortels ou la confrérie des Obscènes (ibishegu) est une société secrète faisant ses rites la nuit, dans les forêts du Rwanda qui en constitue le berceau. La mythologie des Obscènes repose sur trois piliers qui sont comme les trois pierres de l’âtre qui permet de préparer les repas dans notre Afrique des plateaux interlacustres : la liberté, l’égalité et la fraternité.
Liberté sexuelle d’abord, celle que la postérité retiendra. Les rites d’initiation des Obscènes comportent des scènes de fornication entre les initiés de différentes castes, de différents âges, désignées au hasard par Diangombé, l’officiant. Ces noces obscènes concluent l’intronisation des novices, et le Grand-maître qui les préside régulièrement y participe lui-même.
Liberté, surtout par rapport aux monarques, et à leurs équipées guerrières. Diangombé défie ces rois, qui le craignent, en raison de ses pouvoirs surnaturels. Le rebelle, l’insoumis, annonce la libération des dos courbés, des roturiers asservis par les monarques qui se servent d’eux, pour utiliser une expression actuelle, comme de la chair à canons. Il proclame ainsi, au sujet de Ruganzu, roi du Rwanda, qui lui a fait perdre son fils : ‘’ Je ne me mettrai pas au service de ce chacal. J’admets que Ruganzu a gagné une bataille contre moi. Mais il n’a pas gagné la guerre. Je riposterai en suscitant des légions de désobéissants, hommes et femmes libres, comme moi. Je ne serai plus le seul à lui résister, à refuser d’abreuver les lances, de décocher les flèches, afin qu’il puisse garder son fief presqu’intact, malgré sa lâcheté. Je n’userai pas mes jours à combattre un seul monarque. Je m’en prendrai aussi à tous les rois qui s’arrangent entre eux pour régner sur des sujets traités comme des troupeaux serviles ‘’ (p.82)
L’égalité est la deuxième valeur de l’édifice idéologique et mystique de Diangombé. Le messager des dieux est intransigeant sur cette valeur, allant jusqu’à chasser sans ménagement les nobles qui refusent de manger avec les intouchables ou de coucher avec les femmes intouchables lors des rites d’initiation et des noces obscènes qui les concluent. Cette égalité se matérialise par le respect que le Maître des Obscènes voue aux parias, qu’il restitue à l’humanité en les intégrant pleinement dans la confrérie. L’accueil que ces parias réservent à la princesse Matama et plus tard à Matchari, qui abandonne ses privilèges de la cour du Karagwe pour vivre avec eux, au milieu d’eux, est le signe de cette adhésion fondamentale à la conviction que ‘’tous les humains naissent libres et égaux en droits et en dignité’’. Diangombé est aussi intraitable sur ce chapitre que sur celui de la liberté : ’’Les immortels sont libres et égaux. Parmi nous, la condition d’Inapprochable doit être abolie. Je n’admettrai à l’intronisation personne qui se croit supérieur à un seul de mes adeptes. C’est à prendre ou à laisser“ (p.126)
La fraternité est le troisième pilier de la foi des Intouchables. Fraternité au-delà des castes. Fraternité des humiliés d’abord, parce que la confrérie recrute d’abord chez ceux que le système des castes a broyés et chez tous les opposants à la guerre. ‘’ C’est la guerre et ses conséquences désastreuses qui lui fournissent ses premiers adeptes : les déserteurs déterminés à ne plus être envoyés à l’abattoir, des veuves et des orphelins, bref, des victimes que des conflits armés entre puissants n’enrichissaient pas, des humbles dont la guerre n’augmentait pas la taille des troupeaux, l’étendue des fiefs et le nombre des épouses’’ (p.22). Plus tard, ces hommes du commun seront rejoints par les parias, éternels exclus, puis par les éléments des castes supérieures, qui adhèreront à cette exigence fondamentale du respect inconditionnel de toute personne humaine. Un prince rwandais admis dans la confrérie devra notamment coucher avec une femme intouchable désigné par l’officiant pendant le rite d’initiation. Seront enfin admis les Chétifs, les malades, possédés par des esprits malveillants, et à la recherche d’une guérison ou soucieux d’éviter les rechutes.
Les Immortels s’imposent comme des sectateurs insoumis et insaisissables qui ne reconnaissent que Diangombé, celui par lequel Dieu-Imana leur parle. À l’égard du pouvoir temporel des rois, les confrères obscènes sont des insoumis, des révolutionnaires refusant les impôts en temps de paix et la mobilisation en temps de guerre.

Une espérance d’immortalité, un bonheur d’outre-tombe

L’innovation radicale introduite par Diangombe dans le paysage religieux de l’Afrique des Lacs, bien avant la christianisation, reste cependant l’espérance d’une vie future outre-tombe, l’immortalité. La vie des mortels en ces contrées, courte et suspendue aux lubies des rois, les mène au néant. Dans les croyances populaires, les trépassés reviennent hanter les vivants pendant trois générations, puis disparaissent complètement, à tout jamais : ’’ Les habitants de ces royaumes de l’Afrique interlacustre avaient une conscience très aiguë du drame d’être mortel et de la fragilité de l’existence. Ils croyaient à une vie après la mort, mais une vie diminuée qui rendraient les trépassés jaloux des vivants. Et il ne s’agissait pas d’une vie éternelle : cette existence misérable et peu enviable dans les ténèbres souterraines ne durait que trois générations avant de se dissoudre dans le néant“ (p.11). Le sort réservé après la mort aux disciples du Faiseur-de-tout- initiés aux mystères de Diangombé, est autrement plus enviable : ils atteindront l’immortalité ; ils auront ‘’ une vie heureuse après la mort, entre Ciel et Terre, sur les hauteurs du mont sacré, le Kalissimbi, le volcan merveilleux qui, sage et tranquille comme un vieux, porte des cheveux blancs (p.23). Dans la Demeure des Immortels, située sur sommet du bon volcan du Kalissimbi, les trépassés ‘’mangent, boivent, fument des herbes euphorisantes, chassent, bref, ils sont vivants, en chair et en os, et ils sont heureux “ (p.102). Quant aux traitres, qui révèleront aux non-initiés les secrets de la confrérie ou s’en écarteront, ils échoueront sur le mauvais volcan, le Nyiragongo : ‘’leurs mânes ne recevront aucune vénération, aucun sacrifice des vivants. Le jour même de leur mort, leurs âmes seront consumées dans le ventre de Nyiragongo, le volcan épouvantable qui vomit du feu (p.23).

Les missionnaires du diangombisme

Après avoir initié les premiers adeptes aux mystères de cette nouvelle foi, Diangombé les envoie en mission pour faire des disciples dans les différents royaumes de la région. Lui-même décide de retrouver dans son Karagwe natal, accompagné de sa mère et de Gakima, une initiée sur laquelle il a porté son choix, au grand désespoir de Kabeja, à qui il avait déjà fait un enfant. Il retrouve les parias qui ont recueilli sa mère, lui évitant ainsi une mort certaine dans l’île- aux-filles, lieu sinistre de relégation où l’on envoyait mourir les filles adultères de la noblesse. Il invite Matchari à renouer avec Matama et les deux vivent heureux au milieu des parias, qu’ils initient aux mystères de la confrérie. Les Obscènes finissent par convaincre aussi des gens de la noblesse de la cour du Karagwe de s’intégrer aux sectateurs.
Quand le roman se termine, Matama et Mactchari sont morts, entourés de leurs frères parias promus par la confrérie au rang d’humains à part entière. Diangombé, quant à lui, est mort, au Rwanda, berceau du Culte, d’une manière tragique, après avoir fait le tour des différents royaumes de l’Afrique des Grands Lacs et introduit les innovations émanant des différents groupes nationaux aux pratiques de l’ensemble de la secte. Quant à Gahaya, après une interminable attente, elle a retrouvé Binego, qui n’était pas mort sur un champ de bataille au Burundi, du temps des guerres de Ruganzu, mais avait été recueilli blessé par une jeune fille, Mihanda, qui l’avait soigné et était devenue sa femme. Gahaya a accepté de traverser la Kanyaru et de s’installer au Burundi, partageant Binego avec Mihanda dans une union polygame. Kabeja et Gahaya abandonneront la confrérie des Obscènes une fois installés au Burundi, mais la légende de Diangombé continuera à prospérer, même après la colonisation et la christianisation, traduisant ainsi l’attachement indéfectible des Obscènes aux mystères qui les ont soustraits à l’emprise des rois et aux affres de la guerre de tous contre tous. Mais la guerre des castes a repris de plus belle après la parenthèse coloniale. L’utopie de Diangombé d’une paix forgée grâce à une fraternité qui se moque des frontières entre les États et les castes continue cependant à vivre et à faire recette, à travers les tentatives de création de vastes ensembles économiques et politiques régionaux.

Un travail patient, passionné et passionnant, de passeur de culture

Avec ce nouveau roman, Melchior Mbonimpa fait encore, avec son brio habituel, ce qu’il fait le mieux, ce qu’il fait de mieux : un travail patient, passionné et passionnant, de passeur de culture. Bien évidemment, en écrivant sa fiction romanesque aux frontières du mythe, l’auteur prend des libertés avec l’histoire. Nul ne saurait lui en tenir rigueur. Il a par ailleurs un avocat de renom en la personne d’Alexandre Dumas, selon lequel ‘’Il est permis au romancier de violer l’histoire, à condition de lui faire de beaux enfants’’. En l’occurrence, nous pouvons dire que ce pari est réussi.Chaque page se déguste comme un bon cru : elle a la succulence des fruits de notre terre natale.
Comme à son habitude aussi, l’écrivain puise largement dans le patrimoine culturel de l’Afrique interlacustre des matériaux pour construire des récits savoureux, succulents, où il raconte ‘’avec des mots de France, cette âme qui lui est venue du Burundi’’. Il susurre à l’oreille des frères humains ayant le français en partage que, là-bas chez nous ‘’un mangeur de chien déshonore toute la famille’’, que le vieux Matchari qui retrouve sa dulcinée après des années est capable, au lit, de l’honorer de façon magistrale, qu’il n’est pas comme ‘’ces impotents qui prétendent que la natte est glissante’’. Il ajoute du même souffle que le notable de la cour du Karagwe ’’comblerait sans peine une jeune femme qui serait encore flamme plutôt que braise’’.
Melchior Mbonimpa traverse les frontières culturelles et linguistiques, sans acquitter les frais de douanes, avec un précieux bagage de proverbes et de métaphores qu’il introduit dans l’imaginaire francophone. Il raconte que ‘’le protégé de la panthère puise à la source sans être inquiété’’…mais met en garde ‘’l’idiot qui s’obstine à introduire le bout d’un stick dans l’anus d’une hyène’, en rappelant à l’imprudent qu’’’il ne s’en tire jamais indemne…“. Il nous apprend enfin qu’’’aucun borgne ne sacrifie son œil valide pour vérifier si un poison est efficace “
L’homme de culture fait encore ce qu’il a toujours fait : il laboure les mêmes terres. Il creuse encore et encore le même sillon. Et l’homme d’ensemencement sème toujours les mêmes graines. L’utopie de la confrérie des Immortels, farouches opposants à la guerre, travaillant inlassablement à la fin des confrontations entre les castes et menant une vaste conspiration transfrontalière pour la paix dans l’Afrique interlacustre, qu’est-ce donc, sinon une réécriture de Hutu, tutsi, twa. Pour une société sans castes au Burundi (L’Harmattan, 1993) ? En écrivant cette fiction romanesque, Melchior Mbonimpa reprend aussi une des thèses centrales de La Pax Americana en Afrique des Grands lacs : l’envers du décor. (Éditions vent d’ouest, 2000). La formation d’une vaste fédération de l’Afrique interlacustre aura le mérite de noyer, dans un plus vaste ensemble géopolitique, les castes dont l’interface mortelle endeuille régulièrement les peuples de la région, créant ainsi les conditions de la paix. Au XVe siècle déjà, la confrérie des Obscènes se déploie dans tous les royaumes de la région, préfigurant la fin de la guerre de tous contre tous et l’apparition des confédérations d’États, unis par le commerce et une éthique de la paix et du souci de l’autre. La secte secrète des Immortels prêche toujours le même crédo : la guerre n’est pas une fatalité et l’harmonie entre les castes s’inscrit dans le champ des possibles. Les échanges sereins et civilisés entre les entités politiques de la région sont possibles, sur une base d’ententes mutuelles et dans l’intérêt bien compris des différents protagonistes. La geste de Diangombé et des sectateurs dont il a pris la tête devient ainsi la métaphore de la résistance contre l’abjection. Elle s’inscrit au cœur d’une révolution mentale, politique et culturelle en cours depuis des siècles dans une région dont l’auteur dit qu’on la croit ‘’abandonnée de Dieu’’, mais où, en dépit des discours des Cassandre, la petite fille Espérance continue son petit bonhomme de chemin.
Il est regrettable que cet auteur soit inexplicablement absent des anthologies produites pour rendre compte de la créativité littéraire de l’Afrique des Grands-Lacs, sous le fallacieux prétexte que c’est ‘’un canadien d’origine burundaise.“ D’un récit à l’autre, d’une fiction à l’autre, d’un essai à l’autre, ce créateur raconte notre région natale aux autres locuteurs francophones, parle des cultures des peuples des plateaux des vaches, des combats et des espérances des humains qui y vivent. La confection des anthologies serait-elle, ainsi que le voulait le célèbre stratège allemand, la continuation d’une politique par d’autres moyens ?

Fabien Cishahayo