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Pour la cause des femmes et de la paix, l’envoyée spéciale de l’UA Bineta Diop, a lancé un appel à la protection des femmes vivant dans les zones de conflit, en proposant une série de mesures strictes pour punir les délinquants sexuels. Dans un rapport publié au cours de cette année, les Casques bleus de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) ont été accusés, d’avoir violé des femmes qui cherchaient de l’aide médicale à leurs bases en Somalie.
A la suite de cette allégation, l’UA a mis en place un groupe spécial pour enquêter sur les troupes ougandaises et burundaises.
Dans le même cadre, le Conseil de Paix et de Sécurité (Cops), a tenu une séance mardi pour discuter de la façon de protéger efficacement les femmes .Au cours de cette rencontre, le conseil a fait des propositions appellent à l’intolérance o vis-à-vis de la violence sexuelle et à la formation adéquate des soldats de la paix avant leur déploiement. «Nous appelons à une politique de tolérance zéro au viol et aux abus sexuels», a déclaré Mme Diop, après la présentation de son premier rapport sur la situation des femmes dans les conflits.

L’émissaire de l’UA a également déploré l’approche adoptée par Boko Haram, un groupe terroriste nigérian, qui cible les filles dans sa campagne pour radicaliser les jeunes. “Nous demandons un cadre qui nous permette de surveiller la conformité avec les accords et les stratégies convenus par les Etats pour mesurer les progrès accomplis dans la prévention de la violence contre les femmes et l’amélioration de la formation des soldats de la paix”, a ajouté Mme Diop.
Mme Diop a souligné que plusieurs étapes sont nécessaires pour garantir la protection des femmes, en particulier celles qui sont prises dans des conflits violents en République centrafricaine (Rca), en Somalie, en République démocratique du Congo (Rdc) et au Nigeria. L’Envoyé spécial de l’UA a déploré que davantage de ressources aient été déployées pour «récompenser les auteurs de conflits violents” au détriment des femmes qui font face à un rejet.

“Nous avons besoin que ces nouveaux outils soient mis en place afin que nous puissions évaluer la situation des femmes et nous assurer que les ressources allouées à la reconstruction post-conflit bénéficient effectivement aux femmes et qu’elles ne soient pas seulement entre les mains de ceux qui détiennent les armes», a déclaré Mme Diop. Mme Diop, membre de la Commission d’enquête de l’UA sur le Soudan du Sud, enquête sur l’impact du conflit sur les femmes et les enfants, indique un rapport mettant en évidence la situation actuelle des femmes prises dans ce conflit, qui doit être publié. Elle a également informé le Cops sur ses missions précédentes en Rca conjointement avec la directrice exécutive d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, pour examiner les contributions. “La situation des femmes, en particulier dans les camps de déplacés, peut être décrite comme inhumaine et dégradante”, a déclaré Mme Diop au Conseil.

“Le gouvernement et le peuple centrafricain s’efforcent de transformer leur société; ils ont besoin de votre soutien pour renforcer leurs mécanismes de gouvernance, en particulier au moment où ils se préparent pour des élections en 2015”. Mme Diop a noté que les femmes somaliennes ont fait part de leurs préoccupations face aux menaces persistantes d’Al Shabaab, qui causent des souffrances indicibles.

“Nous devons adopter une politique de tolérance zéro et mettre en place des mesures de protection et de responsabilisation pour garantir le respect de nos troupes”, a-t-elle conseillé pour conclure.

AMBROSINE LAMY