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Connu comme roi des corners, les gardiens de buts qui ont essuyé ses tirs tremblent toujours d’effroi à l’évocation de son nom.

Peu loquace, haut de ses 53 ans, Malik Jabil n’a pourtant rien perdu de ses talents de dribleur. Aux sceptiques de poser la question à ses coéquipiers de Halleluya FC, le club du chef de l’Etat, qui rassemble les anciennes gloires du ballon rond.

Dans sa maison sise à la 4ème avenue dans la commune urbaine de Kamenge, sa photo et celle de ses coéquipiers des années 80 est suspendue comme une amulette au-dessus de l’armoire du salon. «Là, fils, on était dans notre âge d’or», me confie-t-il, tout ému.

La légende de Malik commence à Ngagara en 1971. Âgé de 10 ans, il est élu meilleur joueur à l’équipe Rapid. Il y passe plus ou moins 3 ans avant que sa formation ne fusionne avec Tout Puissant Bata qui deviendra plus tard Vital’O. En 1974, Malik arbore le maillot mauve et blanc de Vital’O au poste d’attaquant, pendant plus de 17 ans. Il devient titulaire indiscutable à l’aile gauche. Il tente de continuer sa carrière dans le club Mukula Victory au Rwanda, mais ses fans le réclament et il retourne à Vital’O.

Réputé grand buteur, Malik est le seul à avoir beaucoup marqué en tirant au corner. Il jouera pour l’équipe nationale pendant 6 ans jusqu’en 1991. Une période qui lui a laissé pas mal de souvenirs. « Nous étions suivis, bien entretenus, entraînés par de bons coachs…passionnés du foot. Mais par-dessus tout, les études primaient ».

Conseils pour les plus jeunes

Aux jeunes générations, ce père de quatre enfants, dont deux garçons aussi férus du foot, leur dit tout de go : « Visez loin ! Profitez du moment pour préparer votre avenir. Evitez tout ce qui pourrait arrêter votre carrière : la drogue, la débauche, la paresse…». Au gouvernement et aux fans du ballon rond, celui qui finira par devenir douanier demande de soutenir les équipes pour de meilleures prestations.