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L’ONU a officiellement fermé vendredi sa mission politique au Burundi, après 20 ans de présence dans ce pays marqué entre 1993 et 2006 par une guerre civile, malgré des tensions croissantes à quelques mois d’élections générales, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le drapeau de l’ONU a été amené vendredi matin lors d’une cérémonie officielle dans l’enceinte du Bureau des Nations unies au Burundi (Bnub), présidée par le sous-secrétaire général de l’ONU chargé des Affaires politiques Jeffrey Feltman et du ministre Relations extérieures, Laurent Kavakure.

“Nous célébrons la conclusion du mandat du Bnub, la dernière formation du dispositif mis en place par l’Onu au Burundi, en matière de maintien de paix et de coopération politique, qui a débuté en 1993 (…) pour faciliter le rétablissement de l’ordre constitutionnel”, a déclaré M. Feltman.

Différentes missions de l’ONU – aux noms, mandats et effectifs variables – se sont succédé depuis l’assassinat en 1993 du premier président démocratiquement élu Melchior Ndadaye, un hutu, lors d’un tentative de coup d’Etat menée par l’armée alors dominée par la minorité tutsi, qui a plongé le Burundi dans une guerre civile qui a pris fin en 2006.

Le Bnub, mission politique, avait succédé en 2011 au Binub (Bureau intégré des Nations-Unies au Burundi), avec un mandat et une structure allégée. Le Binub avait lui-même succédé en 2007 à l’Opération de l’ONU dans le pays (Onub), qui avait compté jusqu’à plus de 5.500 Casques-Bleus.

“C’est un moment historique, mémorable (…) c’est la fin d’une période où le Burundi était considéré comme un Etat post-conflit”, a expliqué à l’AFP M. Kavakure.

La fermeture du Bnub, réclamée par les autorités burundaises, a été critiquée par la société civile et l’opposition en raison de l’approche d’élections générales cruciales au Burundi.

L’ONU avait proposé de prolonger sa mission dans le pays jusqu’à fin 2015, alors que la communauté internationale a exprimé depuis plusieurs mois ses inquiétudes sur les tensions croissantes au Burundi, sur fond de violence politique et d’entraves aux libertés, à l’approche des élections.