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Le rapport Doing Business 2015 qui examine l’amélioration du climat des affaires a classé le Burundi 152ème sur 189 pays alors que l’année dernière, il occupait la 150ème place. Malgré cela, le pays a gagné des points au niveau de quelques indicateurs

Ir.Schadrack Niyonkuru, conseiller en charge des réformes pour l’amélioration du climat des affaires, par rapport au Doing Business 2014 où le Burundi a été classé à la 150ème place, le Burundi a reculé de deux places au niveau du classement mondial. Toutefois, il indique que des réformes ont été initiées malgré le recul. « Sachez que notre pays met en chantier ses actions dans le contexte de la compétition. Ce qui peut justifier son recul », précise-t-il. Néamoins, Niyonkuru affirme que le Burundi se réjouit des progrès enregistrés à son crédit dans le rapport. Il signale que si on considère le nouveau critère de classement selon la distance à la frontière, de façon globale, le pays a réduit sa distance de 1,13 entre 2014 et 2015. Le conseiller Niyonkuru indique par ailleurs que le pays a en effet progressé sur cinq indicateurs. Il est resté à la même place sur quatre indicateurs et a légèrement reculé sur un indicateur. « Il est le second à faire le plus d’efforts dans les pays de l’EAC après l’Ouganda qui a connu une réduction de 1,57 », martèle Niyonkuru. Selon toujours lui, le classement du Burundi a connu une amélioration pour les indicateurs : Création d’entreprise (20ème à 18ème), Obtention du permis de construire (146ème à 133ème), Transfert de propriété (51ème à 48ème), Paiement des impôts et taxes (126ème à 124ème) et Commerce transfrontalier (171ème à 169ème). Et de renchérir : « Au niveau de l’Afrique Sub Saharienne, le Burundi occupe la première place pour la création d’entreprise, 4ème pour le transfert de propriete et 11ème pour la protection des investisseurs minoritaires »

Des lois bloquent l’amélioration du classement

Selon Ir.Schadrack Niyonkuru, un bon nombre de projets de lois ont été préparés mais n’ont pas été adoptés à temps pour que leur effet soit considéré par la Banque mondiale dans le classement Doing Business 2015. Il rappelle les projets de lois en cours d’adoption au parlement dont le projet de loi portant révision du code de commerce, le projet de loi portant révision du code des sociétés privées et à participation publique et le projet de loi relatif à l’insolvabilité du commerçant au Burundi. Les Projets de lois qui ont fait l’objet d’analyse par le Conseil des Ministres sont entre autres le projet de loi portant code d’urbanisme, le projet de loi portant révision de la loi n°1/141 du 9 juillet 1993 portant définition des opérations de crédit-bail, le projet de loi régissant les suretés mobilières conventionnelles au Burundi et le projet de loi régissant les Bureaux d’Information sur le Burundi. Pour ces deux derniers, une commission interministérielle a été mise en place pour retravailler les textes. Quant aux indicateurs sur lesquels le pays a reculé, le haut cadre de l’Etat évoque l’indicateur « raccordement à l’électricité où le Burundi a reculé de quatre places dans le rapport Doing Business 2015 par rapport à 2014. A cela, Kaliza Karuretwa du groupe de la Société Financière Internationale(IFC) de la Banque Mondiale tranquillise. Elle rassure que la révision de la loi de 2000 sur l’électricité terminée déjà au mois d’avril dernier va apporter une valeur ajoutée. Kaliza Karuretwa annonce que cette loi permettra au secteur privé d’investir dans le secteur de l’électricité.
Dans le souci de fournir une base objective à l’amélioration de l’environnement réglementaire des entreprises, Doing Business 2015 a introduit un changement de méthodologie qui vise à améliorer la méthodologie et la collecte des données. Les changements majeurs intervenus ont affecté trois des dix indicateurs du Rapport Doing Business. Il s’agit du règlement de l’insolvabilité avec l’indice de qualité du cadre juridique de l’insolvabilité, la protection des investisseurs minoritaires avec l’indice de gouvernance des actionnaires et l’accès au crédit qui couvre aussi de nouvelles bonnes pratiques.

Mélance Maniragaba