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A Bujumbura, le 28 novembre 2014, M. NIKOBAMYE Méthusellah, connu sous le nom de M. Pasteur HABIMANA, ancien porte-parole du FNL-PALIPEHUTU de M. Agathon RWASA, a comparu pour la 2ème fois à la Cour d’Appel de Bujumbura dans l’affaire des massacres des BANYAMULENGE de GATUMBA en 2004 [ http://www.hrw.org/fr/reports/2004/09/07/burundi-le-massacre-de-gatumba ou http://www.congonline.com/documents/Rapport_Massacre_de_Gatumba04092004.pdf ].

M. NIKOBAMYE Méthusellah, lui, ne cesse de brandir son immunité en temps qu’ancien membre du FNL-PALIPEHUTU, qui était un mouvement politico-militaire ayant déposé les armes suite à l’Accord de cessez-le-feu du jeudi 7 septembre 2006 signé en Tanzanie, reflétant l’accord politique du dimanche 18 juin 2006… Le parquet général lui met en avant la législation votée aussi en 2006 par le Parlement du Burundi qui abroge, selon lui, cette immunité [ Loi du 22 novembre 2006 portant immunité provisoire de poursuites judiciaires en faveur des membres du mouvement signataire de l’Accord de cessez-le-feu du 7 septembre 2006; et le Décret du 20 décembre 2006 portant application de l’immunité provisoire prévue par l’Accord Global de cessez-le-feu de Dar-Es-Salaam du 7 septembre 2006 ]… Cette fois-ci le rendez-vous est pris pour la semaine prochaine, mercredi 3 décembre 2014. Le parquet souhaite débuter un procès …

Les BANYAMULENGE sont des Rwandais vivant en RDC Congo qui se réclament Congolais, mais ne sont pas acceptés comme tel par les Congolais du KIVU et de la RDC Congo de manière générale [ http://www.deboutcongolais.info/actualite5/art_339.htm#61 ].
Tout commence entre mai et juin 2004, Laurent NKUNDABATWARE Mihigo ( le fameux Laurent NKUNDA, proche du rebel Sultani Makenga de la force négative du KIVU en RDC Congo : le M23 ), prend le contrôle de la ville de Bukavu (Sud Kivu) dans l’est de la RDC Congo.
Au même moment, le vendredi 11 juin 2004, par l’intermède du Major Eric Lenge, NKUNDABATWARE tente un coup d’État contre le Président Kabila à Kinshasa. Le Major Eric LENGE échoue, et prend la fuite avec ses complices.
S.E., le Président de la RDC Congo, Joseph Kabila, envoie les forces gouvernementales de la 10ème Région militaire commandées par le Général Félix Mbuza Mabe pour mettre un terme à ce que les Congolais considèrent comme une invasion rwandaise et libérer le SUD-KIVU [ http://www.societecivile.cd/node/1760 ].

En août 2004, un camp de réfugié à Gatumba accueillant des Banyamulenge ayant fuit la RDC Congo, suite à la débandade des chefs de guerre ( force négative) Jules MUTEBEZI et Laurent NKUNDABATWARE, chassés par le Général congolais Félix Mbuza Mabe [ [ http://mulenge.blogspot.be/2009/05/le-general-mbuza-mabe-meurt-avant-son.html ], est attaqué. Le bilan est de 168 morts.

Les premiers pointés du doigt par ce massacre sont d’abord les services secrets congolais et les Maï-Maï [ http://www1.rfi.fr/actufr/articles/056/article_29958.asp ]. Ces derniers arguent que leur attaque dans ce camps avait pour objet de saper le moral des Banyamulenge qui étaient entrain de s’armer sérieusement à partir de ce camps ( par des cargaisons d’armes venues du Rwanda ), pour attaquer la RDC Congo en vue de récupérer le SUD-KIVU. La RDC Congo a toujours exigé les photo satellites de ce camps pour montrer – ce que cacher ce camps de réfugié -. Mais, cela est restée sans suite …
Par ailleurs, M. Azarias Ruberwa ( de la communauté Banyamulenge) a toujours accusé le général Mbuza Mabe d’avoir planifié le massacre de Gatumba en 2004 [ http://www.umoya.org/index.php/en-francactualidad-41/572-ruberwa-persiste–mbuza-mabe-doit-partir- ].
L’ONU et le Burundi (sous la présidence de NDAYIZEYE ) sont aussi pointés du doigt dans la responsabilité de ces massacres pour ne pas avoir fait respecter la règle de droit internationale qui veut que l’on n’installe pas un camps de réfugié à la frontière du pays où ces réfugiés proviennent ( Cfr. La convention de l’OUA de 1969 relative aux aspects propres aux réfugiés en Afrique. Cette convention exige l’éloignement des réfugiés des frontières de leur pays d’origine. Elle est liée à la Convention de 1951 des Nations Unies relatives au statut des réfugiés et au Protocole de 1967 ).
Soudain, comme venu de on ne sait où, le fameux FNL-PALIPEHUTU [*] revendique l’attaque. A cette époque, le dictateur, le Major Pierre BUYOYA et M. Domitien NDAYIZEYE, président du Burundi, ont encore sur la dent – l’Accord Global de Cessez le feu de novembre 2003 signé entre l’Etat et le CNDD-FDD – qui a mis fin officiellement au système d’emprise monopolistique des Bahima burundais sur l’appareil sécuritaire du Burundi ( Armée, Police, Gendarmerie, et Services secrets). Pour les Bahima burundais ( l’ancien élite de la Dictature militaire ), l’objectif est d’arriver à diluer cet Accord Global avec un autre accord avec le FNL-PALIPEHUTU (qui se disait ou que l’on disait être encore en service à cette période). Ainsi, cela permettrait peut-être aux Bahima burundais de retrouver une plus grande emprise sur l’appareil sécuritaire burundais, qui depuis seulement 10 mois, leur échappaient peu à peu après 40 ans d’un règne sans partage sous une des dictatures militaires ( la Dictature des Bahima burundais : Micombero, Bagaza, et Buyoya – http://burundi-agnews.org/histoire_du_burundi.htm ) qui aura été parmi les plus féroces que le monde ait connu au 20ème siècle avec plus de 4,5 Millions de victimes Barundi [ http://burundi-agnews.org/genocide.htm].
En effet, fin 2004, se profilait à DAR SALAM une occasion rêvée pour tenter – cette dissolution -: un sommet régional avec comme invité le FNL/PALIPEHUTU. Les services secrets du Burundi, bien que partagés, étant encore sous directive du Président NDAYIZEYE Domitien ( qui ne contrôlait en réalité rien, sauf de par son titre – car les institutions étaient encore en grande partie aux mains des Bahima burundais – ), mettra en place tout le nécessaire pour que de jeunes burundais soient invités à cette rencontre pour s’exprimer au nom du FNL-PALIPEHUTU ( qui depuis fin 2003 avait perdu son chef, M. Agathon RWASA, blessé mortellement et recueilli puis soigné par des éléments en contact avec les services secrets burundais du Major Buyoya et du Président Ndayizeye ). La délégation du FNL-PALIPEHUTU, venue d’Europe, se retrouvera ainsi à DAR avec ces jeunes inconnus à leurs yeux car en effet, ils étaient bel et bien au service du Major Pierre BUYOYA.
M. Pasteur HABIMANA ( M. NIKOBAMYE Méthusellah), lorsqu’il revendique -le massacre de GATUMBA- se trouve en réalité entrain de jouer sous cette intrigue ci-haut citée [ http://burundi-agnews.org/le-politique/politique/?p=682 ].

Il faudra attendre, sous pression de l’ONU, le mardi 5 octobre 2004 pour que le ministère burundais de la Justice, de l’époque, lance 2 mandats d’arrêts à l’encontre du chef du PALIPEHUTU-FNL, M. Agathon Rwasa, et de son porte-parole, M. NIKOBAMYE Méthusellah ( Pasteur Habimana ).
Si le procès sur le massacre de Gatumba a lieu, ce sont les nombreuses personnalités des services secrets burundais ( proches du Major Buyoya Pierre ) encore en fonction aujourd’hui qui risquent de tout perdre car ils vont être cités. Cette affaire des Banyamulenge ( qui au Burundi sont considérés comme des Rwandais ) risque aussi de raviver une certaine haine des Barundi qui, eux, ont subit un massacre de très grande ampleur entre septembre 1996 à avril 1997 au Sud KIVU par l’armée du Major Pierre Buyoya aidée par l’armée Rwandaise et les Banyamulenge : Le GENOCIDE DE 1996 à l’- EST-ZAÏRE (Actuel RDC) [ http://burundi-agnews.org/genocide_1996.htm ]. Ces dernières années, dans la région des grands lacs, la question sécuritaire numéro 1 est : le Problème Rwandais [ http://burundi-agnews.org/uncategorized/?p=1043 – http://burundi-agnews.org/sports-and-games/?p=15090 – http://burundi-agnews.org/sports-and-games/?p=7978 ]. Bref, il s’agit d’un procès qui ne peut qu’avoir des incidences d’ordre sécuritaire au niveau du Burundi mais aussi dans la région …

[*] Le fameux FNL-PALIPEHUTU – Manirakiza Adolphe ( Colonel ex- porte parole des FAB puis des FDN) / Habonimana Pasteur ( M. NIKOBAMYE Méthusellah ) -, qui revendiquait : – le massacre de Gatumba en 2004 (via AFP / Reuter); – puis au printemps 2006 les bombardements à la roquette sur Bujumbura (via AFP / Reuter) en vue de ramener le CNDD/FDD à la table de négociation à DAR avec le FNL-PALIPEHUTU; – ou encore en avril 2008 le bombardement à la roquette sur Bujumbura (via AFP/Reuter) suite à l’annonce de la démobilisation de certains officiers ex-FAB pour se conformer aux exigences de la Banque Mondiale. [ http://burundi-agnews.org/justice/?p=1798 ]

DAM, NY, AGNEWS, le vendredi 28 novembre 2014