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Le chemin reste long dans la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire au Burundi en dépit des avancées notables sur la réduction de l’indice de la faim et du taux de malnutrition, a déclaré mercredi à Bujumbura Mme Marthe Mbengue, directrice chargée de l’assurance/ qualité et de l’acquisition des ressources au sein de la représentation de l’ONG internationale “Word Vision” au Burundi.

Mme Bengue, qui intervenait dans une réunion de cadrage des parties prenantes pour la mise en place du réseau de la société civile pour le renforcement de la nutrition “SUN” (Scalin UP Nutrition) au Burundi, a précisé que même si le Burundi est un des pays les plus touchés par la faim et la malnutrition en Afrique et dans le monde, la mobilisation des parties prenantes commence à porter des fruits.

En effet, a-t-elle expliqué, le récent rapport sur l’indice de la faim dans le monde(ou “Global Hunger Index” en langue anglaise) sorti au cours de la semaine dernière, note une amélioration du score du Burundi qui est passé de 38,8 en 2013 à 35,6 en 2014.

Elle a fait remarquer par ailleurs que les résultats préliminaires de l’analyse globale de la sécurité alimentaire, la nutrition et la vulnérabilité de 2014, montrent une nette réduction du taux de malnutrition chronique qui est passé de 58% en 2010 (selon une enquête de démographie et de santé réalisée en 2010) à 49% en 2014 chez les enfants de moins de cinq ans.

Malgré ces avancées notables dans la longue lutte contre la malnutrition chronique au Burundi, a-t-elle souligné, le pays a encore du chemin à parcourir pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en particulier l’OMD1 qui vise à “réduire de moitié la proportion de personnes qui souffrent de la faim.

Elle a déploré que ce soit les enfants qui paient le plus lourd tribut de par leur vulnérabilité et les conséquences à long terme sur leur santé physique.

Le chef de cabinet adjoint du deuxième vice-président de la république du Burundi, Déo-Guide Rurema, est intervenu pour souligner qu’en dépit de cette légère amélioration, force est de constater que ce taux de malnutrition reste supérieur au seuil critique de 40% recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour rectifier le tir, a-t-il annoncé, le Burundi a adhéré depuis février 2013 au mouvement SUN, à l’initiative “Renewed Efforts Against Children Hunger and Undernutrition” (REACH) et à la dynamique qu’elle entraîne.

La promotion de jardins de case (kitchen garden) et du lavage des mains (tippy tap) sont à l’actif d’autres activités initiées au Burundi pour susciter l’engouement et l’adhésion de la population dans la mise en oeuvre du plan national stratégique multisectoriel de sécurité alimentaire et de nutrition, a-t-il révélé.

De son côté, la représentante adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Burundi, Mme Natascha Paddison, a tenu à souligner que les causes de la malnutrition chronique au Burundi sont multiples.

En effet, a dit Mme Paddison, elles vont de la faible production agricole aux pratiques alimentaires inadéquates en passant par le faible accès aux services sociaux de base et à l’utilisation des services d’assainissement et d’hygiène.