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BUJUMBURA, 16 oct. : Le parlement burundais a réagit jeudi à la Résolution 2014/2833 (RSP) du parlement européen sur le Burundi adoptée le 18 septembre 2014 centrée essentiellement sur des questions en rapport avec les droits de l’homme.

Un communiqué signé par les présidents des deux chambres du parlement, Pie Ntavyohanyuma et Gabriel Ntisezerana, sorti jeudi et lu par la 1ère vice-présidente de l’Assemblée Nationale, Mme Mo-Mamo Karerwa, indique que le parlement du Burundi fait le constat que le pays est sur une bonne voie, y compris dans le domaine des droits de l’homme, même s’il y a quelques imperfections et quelques défis qui ne peuvent pas manquer dans aucun pays, surtout ceux qui ont connu un passé similaire au Burundi.

« Le parlement du Burundi apprécie la sollicitude du parlement Européen pour que le pays poursuive des avancées dans le domaine des droits humains. Il partage avec le parlement européen cette préoccupation et pense néanmoins que seules des informations collectées à partir des sources variées et recoupées, sur le terrain, peuvent faciliter la recherche de la vérité et constituer une base saine de compréhension et d’échanges fructueux dans le partenariat entre l’Union Européenne et le Burundi. C’est le dialogue qui peut aider dans la poursuite de la reconstruction du Burundi et l’édification d’un pays qui continue à mettre en avant l’épanouissement des libertés publiques et des droits de l’homme. », ajoute le communiqué.

Le Burundi s’est engagé résolument à assurer le respect et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Les articles 19 à 61 sont même explicitement consacrés à la charte des droits et des devoirs fondamentaux de l’individu et du citoyen, ajoute-t-on.

« Avec le processus démocratique amorcé surtout au début des années 1990 et consolidé à travers les élections de 2005 et 2010, le parlement du Burundi constate que le pays a connu, malgré les difficultés inhérentes à la situation d’un pays qui a connu une guerre civile pendant de longues années, des évolutions positives en matière de promotion des droits humains et de la liberté d’expression. Cela a été possible grâce aux efforts du gouvernement et du peuple burundais ainsi que grâce aux efforts des différents acteurs socio-politiques et aux amis du Burundi, dont l’Union Européenne », a précisé Mme Karerwa.

Elle a évoqué différents faits qui montrent qu’il y a la liberté d’association, des droits humains en général et de liberté d’expression, notamment plus de 45 partis politiques, plus d’une dizaine de radios publiques et privées, cinq télévisions et plusieurs journaux de presse écrite ainsi que des centaines d’associations de la société civile, notamment les organisations de défense des droits humains qui existent dans le pays et qui sont très dynamiques.

Les hommes politiques, les leaders des syndicats, la société civile et la population en général s’expriment librement sur la vie du pays, conformément à la législation nationale qui s’inspire du droit international. Le débat démocratique au Burundi est une réalité et une voie privilégiée dans l’éducation de la nation, a ajouté la 1ère vice-présidente de l’Assemblée Nationale.

Elle a fait remarquer que les parlementaires européens parmi lesquels il y en a qui ont une grande connaissance du Burundi savent que cela n’a pas toujours été ainsi au Burundi. Elle a cité plusieurs institutions et organes mises en place pour garantir les droits de la personne humaine, comme l’institution de l’ombudsman, la commission nationale indépendante des droits de l’homme au Burundi (CNIDH), le ministère en charge des droits de l’homme ainsi que la mise en place et la révision des lois garantissant les droits de l’homme, telle que la loi portant la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR).

La Commission nationale indépendante des droits de l’homme au Burundi a présenté un rapport sur l’année 2013 qui fait état d’avancées positives des droits humains dans divers domaines, même s’il y a encore des choses à améliorer. Le parlement du Burundi estime que le pays a besoin de la poursuite de son partenariat avec ses amis, dont l’Union Européenne, pour faire face à différents défis dans la poursuite de l’édification d’un Etat de droit, souligne le communiqué.