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L’élection du prochain secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) aura lieu les 29 et 30 novembre, à Dakar, au Sénégal. Cinq candidats sont en lice. Portraits croisés.

Cinq candidats, quatre Africains et une Canadienne, briguent la succession de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf (photo) à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Le choix des 57 chefs d’Etat et de gouvernement – qui trancheront par consensus les 29 et 30 novembre, à Dakar (Sénégal), lors du 15e sommet de cette organisation – n’est pas encore arrêté.

Etre à la hauteur d’Abdou Diouf, 79 ans, ne sera pas facile. En fonction depuis janvier 2003, il a su « doter l’OIF d’institutions cohérentes, recentrer ses missions, rationaliser ses programmes et diminuer ses frais de fonctionnement », souligne Le Monde. Il a aussi « contribué à ramener de turbulentes personnalités africaines sur le chemin de la démocratie ».

Michaëlle Jean, 57 ans, est une concurrente sérieuse. Gouverneure générale du Canada de 2005 à 2010 et actuelle envoyée spéciale de l’Unesco pour Haïti, cette femme charismatique semble la mieux placée pour incarner le renouveau de l’OIF – même si la tradition veut que le poste soit occupé par un Africain. Elle deviendrait alors la première femme à diriger l’organisation. D’origine haïtienne, elle se plaît à répéter : « Je suis à la fois du Nord et du Sud. »

Jean-Claude de l’Estrac, 66 ans, est secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien depuis 2012. Ex-ministre des Affaires étrangères de l’île Maurice, il souffre malgré tout d’un manque crucial de notoriété sur la scène internationale. Le Mauricien veut se poser en candidat de l’« industrialisation de l’Afrique » à travers des partenariats inter-entreprises Nord / Sud.

Président du Burundi de 1987 à 1993, puis de 1996 à 2003, Pierre Buyoya, 64 ans, est l’actuel haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel. Sa stature présidentielle en fait un prétendant idéal. Problème : il est arrivé au pouvoir à la suite de deux coups d’Etat. En outre, des massacres interethniques se sont déroulés sous sa présidence.

Premier ministre de la République du Congo de 1973 à 1975 et ambassadeur en France depuis 1998, Henri Lopes, 77 ans, avait déjà été candidat en 2002. Cet homme de lettres, très apprécié pour son talent, mène une campagne discrète et mise sur sa notoriété diplomatique et littéraire.

Agustin Nze Nfumu, 65 ans, est le candidat de la Guinée-Equatoriale, pays plus hispanophone que francophone. Ses chances de l’emporter sont quasiment nulles : ancien ambassadeur à Londres, il est peu connu en dehors des frontières de son pays. De plus, la Guinée-Equatoriale est un Etat dictatorial, un aspect politique qui sera nécessairement pris en compte.