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RUTANA, 3 oct (ABP) – Le deuxième vice-président de la République, M. Gervais Rufyikiri, a procédé, jeudi à Musongati, en province de Rutana au Sud-est du pays, au lancement officiel des activités de la société mixte dénommée Burundi Musongati Mining (BMM/SM) chargée de l’exploitation du gisement de nickel de la place, de Nyabikere et de Waga.
Dans cette activité, le deuxième vice-président était accompagné de plusieurs hautes autorités de ce pays dont certains ministres, certains représentants du peuple élus dans la circonscription de Rutana et d’ailleurs, certains directeurs généraux des banques et entreprises étatiques et paraétatiques dont le président directeur général de la BMM/SM, Dr Danko Konchar.
Selon le deuxième vice-président, ce travail est très important quoi qu’il ait trainé car, il y a plus de 40 ans, les Burundais ont su qu’il y avait du nickel à Musongati. D’après lui, c’est en 1972 que les premières études ont commencé mais jusqu’ici rien n’avait encore été fait sauf les prospections.
L’idée d’extraction de ce nickel a muri en 2005 et la société Burundi Mining Metallurgy est venue par la suite parfaire les études. Pour le deuxième vice-président, le pays attend beaucoup de ces travaux pour arriver aux objectifs qu’il s’est fixés de sortir de la pauvreté par l’intensification de l’agriculture et de l’élevage, l’amélioration de la santé de la population et l’éducation, la construction de grands ouvrages publics comme les barrages hydroélectriques, les routes pour le transport, la protection de l’environnement, la construction d’autres infrastructures sociales, le développement du domaine touristique, la création d’emplois, l’amélioration du logement…
C’est pourquoi le deuxième vice-président a lancé un appel aux responsables administratifs de Rutana et surtout de Musongati à redoubler d’efforts pour renforcer la sécurité. Avec l’exploitation de ce nickel, il sera réalisé beaucoup de choses notamment la construction d’un chemin de fer qui relie le Burundi à Dar es-Salaam via Kigoma pour que ces minerais puissent arriver au port de Dar es-Salaam et ainsi continuer jusqu’aux marchés.
Pour la construction de ce chemin de fer, les pourparlers avec la Tanzanie qui ont déjà commencé se poursuivent normalement. Pour M. Rufyikiri, les avantages de ces travaux ne résident pas seulement dans l’extraction de ce nickel car même pour les travaux préliminaires il y aura de l’emploi et les Burundais pourront se perfectionner dans ce domaine des minerais en suivant des stages. Ces travaux aideront également dans le domaine économique à travers les facilités des échanges commerciaux.
Le deuxième vice-président a profité de l’occasion pour remercier la population de la province de Rutana et tous les Burundais qui ont montré qu’ils soutiennent ce projet parce que tout le temps que les prospecteurs ont passé dans cette partie du pays, ils ne se sont jamais heurtés à aucun problème causé par la population, mais ont bien cohabité dans l’entente et la compréhension surtout sur les collines de Nkeyuke, Rubara et Buhinga car depuis que les prospections ont commencé la population n’a jamais été un rein. Cela prouve à suffisance que les travaux qui vont se poursuivre se réaliseront sans aucune entrave.
Au nom du gouvernement du Burundi, le deuxième vice-président a remercié le Dr Danko Konchar pour ses préoccupations pour le Burundi, étant donné qu’il a accepté d’investir dans la prospection de ces minerais et qui, actuellement, a accepté d’investir dans leur exploitation, étant donné que cela coûte beaucoup d’argent en termes de milliards de dollars.
Dans les pourparlers qui ont eu lieu, il a été conclu que les minerais extraits seront traités sur place par raffinage et qu’il en sortira des produits finis, ceci pour qu’aucun sou qui devrait provenir de ces minerais ne parte ailleurs.
Par ailleurs, a dit le deuxième vice-président, certains de ces produits finis comme les fers à béton et les tubes seront utilisés localement, les coûts seront diminués et l’excédant sera vendu. Il a fait remarquer que le calendrier des activités tel que présenté par le président directeur général de BMM/SM donne espoir que demain sera meilleur. Il a demandé à tout un chacun des Burundais qui seront sollicités de donner chacun en ce qui est de son pouvoir et son devoir de travailler assidûment pour que cette société puisse réaliser pleinement ses activités suivant le calendrier qu’il s’est fixé. Il a lancé un appel aux opérateurs économiques, qu’ils soient nationaux ou étrangers, pour qu’ils viennent investir au pays étant donné que les domaines sont nombreux et diversifiés.
Enfin, en cette période où l’on s’approche des élections de 2015, il a demandé à la population de rester calme et d’être vigilante pour que ces élections dotent le pays de dirigeants soucieux du développement et du bien-être de la population, de rester au travail.
De son côté, le président directeur général de BMM international, Dr Danko Konchar, a indiqué que ce gisement de Musongati a été découvert au siècle dernier lorsqu’en 1972 le gouvernement burundais sous l’appui financier de la Banque mondiale et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a fait les premières études.
La société Burundi Mining Metallurgy a eu l’autorisation de mener des prospections vers fin 2008 et y a mis beaucoup d’efforts en confiant les travaux aux organisations très expérimentées de la Hollande, de l’Australie, de la Croatie, du Canada, de la Chine et même des techniciens burundais. Pour une bonne prospections de ces minerais, BMM a creusé plus de 26.000 mètres et c’est ainsi qu’il a été découvert que le gisement de Musongati renferme non seulement du nickel mais aussi du fer, du cobalt, du cuivre et de la platine.
Pour lui, le programme de son entreprise est d’extraire 5 millions de kilogrammes de ces minerais par an. Mais pour y arriver, il faut de l’énergie de l’ordre de 800 mégawatts et des voies ferrées pour pouvoir exporter ces minerais et importer le matériel nécessaire. La société BMM, à travers une autre entreprise partenaire dénommée Kermas, s’est convenue avec le gouvernement burundais de construire des barrages hydroélectriques dont 80 pour cent de l’énergie qu’ils produiront iront directement dans la raffinerie de nickel et 20 pour cent restant seront donnés à l’Etat et le premier barrage sera terminé d’ici 4 ans.
Mais avant que les travaux de construction de ce barrage ne soient terminés, BMM traitera ces minerais à l’aide de l’énergie solaire à partir des plaques qui seront installées. Concernant les voies ferrées, le gouvernement burundais, en collaboration avec les pays limitrophes, est en train d’étudier comment le pays peut être doté de deux chemins de fer, l’un reliant Isaka en Tanzanie- Keza-Gitega-Musongati et l’autre Uvinza en Tanzanie-Musongati-Gitega.
M. Danko Konchar a donné par la suite le programme des activités que sa société compte réaliser dans l’immédiat. Il s’agit entre autres de l’envoi en stage dans les entreprises partenaires des Burundais pour se perfectionner en matière d’exploitation des mines. L’autre travail à mener dans les meilleurs délais est d’entamer le dialogue avec la population pour arriver sur un terrain d’entente quant aux indemnisations à leur donner pour quitter la zone d’exploitation de ces minerais.
Pour 2015, il est prévu de construire une usine d’essai qui peut raffiner 8.000 tonnes de minerais par an. En 2016, il sera construit une grande usine à grande technicité qui pourra produire 100.000 tonnes par an et raffinera 500.000 tonnes en 2017 pour enfin arriver à 1.000.000 de tonnes par an en 2020. Une autre activité à mener est l’achèvement des études sur les barrages et le début des travaux de construction de ces ouvrages par la société Kermas