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Beaucoup de jeunes ont des idées innovantes d’entreprendre, de bon plan d’affaire mais sont freinés par le manque de moyens financiers. Oser commencer par le moindre coût même quand on a un projet d’une grande valeur est l’expérience de Christelle Muhimpundu, jeune qui a réussi à démarrer son entreprise avec zéro franc. « Mon idée d’entreprendre découle de ma carrière universitaire. J’ai fait mes études universitaires en psychologie clinique. Après ma formation universitaire, j’ai eu l’occasion de faire des stages sur les violences sexuelles comme animatrice sociale. J’ai constaté que les violences sexuelles sont souvent faites aux enfants de moins de cinq ans par les domestiques. Parmi les causes, il y’ a le fait que les parents de la capitale sont surtout pris par le boulot et l’enfant reste un long moment dans les mains de personnes étrangères au ménage, qu’on appelle « Abayaya »(les filles domestiques). Souvent, les parents ne savent pas d’où viennent ces filles domestiques, ni ce qu’elles font de leurs enfants.Cela m’a beaucoup intrigué et c’est par là que j’ai pensé à créer une société de garderie d’enfants appelée « Babyshine ». « Grâce à ma société, les parents pourront bénéficier de notre service pour faire garder leurs enfants en sécurité étant au travail ou quand ils voyagent pour une longue durée . Ils pourront les confier aux gens formés qui ont une adresse. Des partenariats avec des pédiatres seront faits pour que les enfants aient un dossier médical et un bon suivi même en cas de maladie. Les problèmes qui pourront survenir seront à la charge de la société .Tout cela constituera une garantie de sécurité de notre société », raconte Christelle Muhimpundu, une jeune fille de 27 ans qui vient de terminer ses études en psychologie clinique. Et de poursuivre : « j’ai gardé cette idée en tête et j’ai commencé à rédiger le brouillon de mon plan d’affaire. Vu les moyens que le projet et toutes les phases qu’ il nécessitait, j’ai été perdue et découragée. C’est à ce moment que l’association New Generation a lancé un appel à candidature à toutes les jeunes des communes de la périphérie de Bujumbura ayant des projets. Je m’y suis lancée et j’ai été sélectionnée 2e dans ma commune. L’organisation nous a donné en guise le prix de bénéficier d’une formation au sein de la BBIN. » Commencer par le peu disponible DIEUDONNÉ NAHIMANA : L’ OCTROI DE FONDS NE GARANTIT PAS LA RÉUSSITE D’UNE ENTREPRISE Selon toujours Muhimpundu, la BBIN et New Generation les aidaient dans la formation et l’obtention du NIF auprès de l’API . « Pour ce qui est du financement, ils nous promettaient un fonds de garantie après une année d’essai et nous disaient de nous débrouiller et commencer par le peu qu’on a. Comme mon projet de garderie s’estimait autour de 21millions, mon rêve de garderie a changé. J’ai pensé à commencer par le peu que j’avais donc le babysitting. Au lieu de faire venir les parents chez moi, c’est moi qui allais vers eux. J’utilisais aussi les réseaux sociaux pour me faire connaître, tels que facebook, porte-à-porte etc… Aujourd’hui, la société emploie cinq personnes et est en train de prospérer. » Avoir les fonds ne signifie pas toujours réussir son entreprise Selon Dieudonné Nahimana, représentant légal de New Generation , l’expérience a montré que l’octroi des dons n’implique pas obligatoirement la réussite d’une entreprise mais plutôt tue l’esprit de créativité .C’est pourquoi son organisation concentre leurs efforts dans la formation et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Il se dit satisfait du pas franchi par les jeunes sélectionnés. Il promet d’ailleurs un fonds de garantie aux jeunes dont le projet sera validé par un expert et qui auront justifié comment rembourser leur plan d’affaire.   Joëlla Bigirimana