Faut-il enterrer en catimini les trucidés de 1972 ?! Faut-il enterrer les preuves du génocide?
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Source: csv1972

Il y a quelques jours, un des volets des accords d’Arusha a amené les responsables de la CVR, la bien nommée Commission Vérité réconciliation, à conclure en disant que les ossements et les restes des victimes de 1972, vont être enterrés dans une cérémonie.
J’ai sursauté de ma chaise. Comment 5 individus soient ils investis par l’Etat, peuvent-ils décider d’enterrer mon père, cet ouvrier de l’INABU qui fut tué et jeté quelque part dans une fausse commune du côté de Buterere. De quel droit ces personnes peuvent-elles encore vouloir l’enterrer d’une manière encore plus anonyme.

D’aucun m’a dit l’autre jour que les commissaires de la CVR occupent des postes dits alimentaires. Ce n’est pas parce qu’ils occupent ces postes qu’il faut absolument manquer d’imagination.

Au moment où le séquençage génétique est devenu monnaie courante pourquoi, le gouvernement n’ouvrirait pas une chaire universitaire de médecine médico-légale pour faire entrer le Burundi dans la médecine légale moderne. Pourquoi ne pas demander à ces organismes internationaux qui s’agitent pour demander une collaboration, ne serait-ce orientée, vers l’élucidation du drame le plus ancien. Rappelons en passant qu’en 1972 ce n’est pas moins de 10 % de la population de l’époque qui a été trucidée.

Les Parlementaires Burundais, les Sénateurs pourraient prendre leur responsabilité et déclarer ce que les gens appelaient par leur euphémisme ikiza= le fléau. Qu’est ce que cela peut leur couter de simplement sortir une déclaration et de dire qu’en 1972 du 29 Avril à fin juin l’armée, la police et la JRR (jeunesse révolutionnaire Rwagasore) ont quand même exterminé, au bas mots 200.000 personnes soit à peu près l’équivalent de la population du Grand Duché du Luxembourg avec comme seul tord qu’ils étaient qualifiés de HUTU.

Il est grand temps que l’on puisse sortir de l’hypocrisie légendaire des Burundais. Il y a, il y aura de moins en moins la possibilité que nous puissions voir les bourreaux responsables de ce carnage traduits en justice mais la grandeur d’une nation se mesure à la façon dont elle traite ses enfants vivants où morts. Ces massacres, plutôt ce génocide selon d’autres, reste une honte pour le Burundi. Le Burundi a certes acquis une indépendance politique en 1962, il est occupé à essayer d’acquérir l’indépendance économique, il est plus que grand temps qu’il acquiert son indépendance judiciaire. Il ne suffit pas de quitter la CPI, il faudrait montrer au monde entier que la justice burundaise est capable de s’occuper de son passé même le plus sombre et pour cela le parlement et le sénat devraient prendre position. Tout de même ce sont eux, les législateurs de ce pays.