Le Parlement burundais rejette en bloc le rapport de la commission d’enquête sur le Burundi.
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Les deux chambres du parlement burundais se sont réunis en congrès à l’hémicycle de Kigobe mardi 11 septembre 2018. C’était dans l’objectif de donner leur avis sur le rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur le Burundi présenté par Doudou Diène.

Pour plus d’éclaircissement, le Ministre des droits de la personne humaine et du genre, le Ministre de l’intérieur ,de la formation patriotique et du développement communal ainsi que le Ministre de la justice étaient présents à ce congrès. Au terme de ce congrès, le Parlement burundais a rejeté en bloc le rapport de la commission d’enquête sur le Burundi.

Au cours de cette séance, les députés et sénateurs ont évoqué que le contenu du rapport de la commission d’enquête sur le Burundi est biaisé. Le Président de l’Assemblée Nationale Pascal Nyabenda s’inquiète du fait que les différentes instances des nations unies ont commencé à rédiger ces rapports biaisés sur le Burundi depuis 2015 alors que le pays a connu des crises depuis la mort du Prince Louis Rwagasore en 1961,1972,1988,1993,1994.

Pour le Président du Sénat Réverien Ndikuriyo, il trouve que ce rapport est plein de haine et de colère contre le peuple burundais, plein aussi d’incohérences scientifiques et ne crédibilisent pas les résultats car ils ont choisi de visiter les pays qui hébergent les putschistes du coup d’Etat manqué de 2015 a précisé Réverien Ndikuriyo. Il salue néanmoins la démission de l’ex-Président de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme sur le Burundi Fatsah Ouguergouz car, il a bien constaté que leurs rapports sont mensongers.

Quant au 1er Vice-Président de l’Assemblée Nationale Agathon Rwasa, en réagissant sur le rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme sur le Burundi présenté par le Sénégalais Doudou Diène, il indique que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée par rapport à l’an 2015 mais déplore néanmoins les cas d’intolérance qui s’observent entre les personnes qui ne partagent pas les mêmes opinions politiques.

Concernant les cahiers de ménages, le 2ème Vice-Président du Sénat Anicet Niyongabo s’inquiète du fait que ce rapport dénonce les cahiers de ménage sur les collines ou les quartiers alors qu’ailleurs ils utilisent même des systèmes informatiques pour contrôler les mouvements de la population. Ces cahiers ont plutôt permis de renforcer la sécurité, a conclu Anicet Niyongabo.

Quant au Ministre des droits de la personne humaine, des affaires sociales et du genre Martin Nivyabandi, ces rapports intensifs viennent déstabiliser le Burundi car les échéances électorales de 2020 est proche. C’est le même scénario qu’à 2013 où le Burundi se préparait pour les élections de 2015.

Pour Pascal Barandagiye, le Ministre de l’intérieur, de la formation patriotique et du développement local, ce rapport de la commission d’enquête sur la situation des droits de l’homme au Burundi s’est inspiré des sources biaisées, constituées uniquement des données récoltées auprès des individus et organisations qui ont déstabilisés les institutions démocratiquement élues. Plus de 230.166 réfugiés ont regagné le bercail et 6000 associations sont agréées légalement au Ministère de l’intérieur. Il précise ainsi que 308 réfugiés en provenance du Kenya vont rentrer dans la soirée du mardi 11 septembre 2018. Or ces rapports continuent à propager que la population continue à fuir en 2017 et en 2018.

Pour le Ministre de la justice Laurentine Kanyana, ce rapport reste critique du fait que parmi les personnes qui ont reçu la grâce présidentielle en 2017, 600 parmi ces dernières étaient les manifestants de 2015 et 2800 prisonniers ont été relâchés.

Après différentes interventions des différents députés et sénateurs, le Parlement burundais a déclaré qu’il est surpris et choqué par le contenu du rapport de la commission d’enquête sur la situation des droits de l’homme sur le Burundi. Il condamne et dénonce ce rapport qui cache l’intention de ses commanditaires, à savoir intimider et arrêter les leaders clés des institutions du Burundi.

Le parlement burundais rejette aussi la recommandation du conseil des droits de l’homme relative à l prolongation du mandat de la commission d’enquête sur le Burundi. Il a aussi demandé au Gouvernement burundais à porter plainte contre les auteurs de ce rapport mensonger pour exiger la réparation du préjudice subi.

Par BIGIRIMANA Raphaël