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« L’avenir de l’Uprona est incertain »
(Iwacu 05/08/14)

De l’analyse du Pr Siméon Barumwete, politologue, l’Uprona se trouve dans une situation dangereuse : entre la vie ou la mort.

« La période préélectorale ne prête pas à l’espoir », déclare M. Barumwete. Il déplore que les partis qui, jadis, ont conquis le pouvoir à l’instar du FNL, du Frodebu et de l’Uprona, se trouvent dans une situation chaotique. « Ils sont considérés comme des concurrents potentiels du pouvoir Cndd-Fdd », s’insurge-t-il.
Il fait savoir que ce dernier ne trouve aucun intérêt qu’ils deviennent forts comme dans le temps. Ce n’est plus un secret pour personne. Le pays, selon lui, est dans une situation très délicate qui montre le déficit démocratique au Burundi. Et si rien ne change, Pr Barumwete pressent qu’à l’horizon de 2015, le pays n’aura pas une opposition forte. Par conséquent, pas d’alternance au sommet de l’Etat.

Il révèle que ça dépasse l’entendement. L’Uprona, remarque-t-il, est un parti qui a des responsabilités devant l’histoire de ce pays. Cette période, constate Pr Barumwete, n’arrange pas l’Uprona : « Le pays entre dans la phase de la mise en place de la Commission Vérité Réconciliation (CVR) et du processus électoral.
En outre, Pr Siméon Barumwete estime qu’elle n’arrange ni le camp Nditije, ni le camp Concilie : « Elle devrait être caractérisée par le dépassement de certains égo et clivages. »

Les deux camps, poursuit-il, ont une grande responsabilité dans la survie de l’Uprona : « Il ne faut pas que le camp de Mme Nibigira aille aux élections sans Nditije et consort. » Il ne doute pas que le premier camp risque de perdre les postes qu’il a aujourd’hui. Selon lui, la perte du poste de Premier Vice-président est évident parce que ce n’est pas un secret, l’aile de Concilie Nibigira n’a pas de base.
Du côté de Charles Nditije et d’Evariste Ngayimpenda, le politologue constate qu’il serait très risqué également de chercher des alliances ou voies de sortie ailleurs : « Ils auront contribué dans la disparition du parti du prince Louis Rwagasore. » Il condamne les deux courants de faillir à l’idéologie du prince.

Pour Siméon Barumwete, la seule voie de l’Uprona, c’est de dépasser le triomphalisme pour certains. Pour les autres, il conseille de réintégrer le parti, les intérêts individuels mis de côté.

Difficile mais possible

M. Barumwete estime qu’il suffit de renoncer à soi-même, à l’humiliation, au mépris et autres stéréotypes qui pourraient être développés: « Il faut mettre en avant l’intérêt du parti et non les intérêts catégoriels pour que le parti Uprona se retrouve en 2015 sur l’échiquier politique. » Sinon, la contribution à la vie politique de l’Uprona aura pris fin.