Partage

Domitien Ndayizeye : « Je suis fier de ma situation actuelle »
Ngabire Elyse (Iwacu 04-08-2014)

L’ancien président Domitien Ndayizeye et sénateur assure qu’il n’a aucune intention de diviser son parti, ni de se présenter à la prochaine présidentielle. Selon lui, avant de penser aux élections, il faut d’abord constituer une force.

Que pensez-vous des accusations portées contre vous ?

Je ne me cache pas, quand je rencontre des gens. Le problème réside au niveau du processus de réunification enclenché entre les partis Sahwanya Frodebu et Frodebu Nyakuri Iragi rya Ndadaye. Nous avons entamé ce processus à quatre : Léonce Ngendakumana et Dr Jean Minani, respectivement présidents de ces deux formations, l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya et moi-même. Mais l’interprétation qui en a été faite par la direction du parti Sahwanya Frodebu ne correspond pas à la réalité. Avant que ce processus ne commence, j’ai rencontré Dr Minani pour faire le point sur nos différends. A Noël 2012, j’ai passé deux jours à Kayanza avec M. Ngendakumana, etc. C’est ça la clandestinité ?

A quoi ces rencontres ont-elles abouti ?

A la reconstitution du parti Sahwanya Frodebu, tel que Melchior Ndadaye, son fondateur, le rêvait. Il s’agissait donc de mettre de côté tout ce qui nous divise pour doter le parti de ses anciens textes quand il a été agréé, le 23 juillet 1992.

Qu’est-ce qui a alors bloqué ?

Des intérêts individuels. Les conclusions ont été critiquées au sein de notre parti et la responsabilité a été collée sur la personne de Ndayizeye, alors que nous étions quatre. J’ai dû m’expliquer. Le Conseil des Délégués Nationaux (CDN), qui avait décidé d’arrêter cette initiative, a avoué qu’il était mal informé. Deux mois après, le parti a décidé de continuer.

D’où vient l’accusation de « dénigrement des organes dirigeants » ?

Loin de moi le dénigrement. C’est tout simplement une question de divergence d’opinions. Je suis convaincu que s’il faut gagner les élections de 2015, la réunification s’impose au Frodebu, comme ailleurs. Il n’existe pas de différences idéologiques entre le parti dirigé par M. Ngendakumana et celui du Dr Minani. Le Frodebu pourrait servir de modèle pour les partis divisés.

Pourtant, votre parti assure qu’il ne vous a pas mandaté …

Le CDN a mandaté une commission dont je fais partie pour négocier avec Dr Jean Minani. Le rapport n’est pas encore sorti. Je constate qu’il y a un dysfonctionnement au sein de mon parti. La réunification n’est pas une affaire de M. Ndayizeye. Je peux même me taire. De toutes les façons, je suis au courant de tout. Mais d’autres Inziraguhemuka (militants) ont besoin de connaître l’évolution du processus.

Pourquoi avez-vous pris les devants contre la volonté du parti ?

A un certain moment, certains jeunes cadres se sont exprimés ouvertement en faveur de la réunification. Toutefois, au lieu de les écouter, ils ont été sanctionnés et exclus du parti. C’est la raison pour laquelle le parti m’impute cette organisation. Je n’ai pas d’organisation derrière moi. Cette question a été tout simplement mal gérée.

Pour une certaine opinion, l’ambition présidentielle vous habite toujours …

Je suis fier de ma situation actuelle de sénateur. Avant de penser à être candidat, il faut plutôt renforcer la base. Aujourd’hui, tel que mon parti se présente, il est inutile de se présenter aux élections. Dans un contexte où tous les grands partis se retrouvent divisés, il est impossible de faire bouger les institutions actuelles de manière démocratique. Il faut encourager toute démarche visant la réunification. C’est ma logique.