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Spès Caritas Ndironkeye, vice-présidente de la CENI : « Des élections inclusives, mais la loi… » (Iwacu 31/07/14)

La classe politique apprécie le calendrier électoral confectionné par la CENI. Toutefois, elle constate deux problèmes majeurs : la non concertation et l’ « exclusion » des acteurs politiques dans le processus électoral. Spès Caritas Ndironkeye assure que la CENI ne fait qu’appliquer la loi.

Pourquoi avez-vous décidé d’élaborer le calendrier électoral sans le concours des acteurs concernés ?

L’élaboration du calendrier électoral n’est pas leur rôle. Elle rentre dans les missions de la CENI. Nous avons des références pour confectionner ce document à savoir la Constitution et le Code électoral. Nous avions promis de partager ce calendrier avec tous les acteurs engagés dans le processus électoral. Chose promise, chose due. La CENI les avait conviés vendredi dernier lorsqu’elle a porté à l’opinion nationale et internationale le déroulement de toutes les activités liées à ce processus. Ce calendrier satisfait toutes les tendances parce qu’il obéit à la fin des mandats des institutions en place.

Dans le cas contraire, la CENI aurait-elle considéré leurs propositions ?

Pourquoi pas ? Le calendrier n’est pas tombé du ciel. Il a été tiré d’un vaste chronogramme d’activités. La CENI est un cadre technique. Et son travail consiste à mettre des clignotants sur les activités phares afin de permettre à tout le monde de se préparer en conséquence.
Que les gens ne pensent pas que la CENI est en train d’échafauder quelque chose derrière leurs dos.

Lors de la présentation du calendrier, on n’a pas vu les « acteurs politiques » …

La CENI a la difficulté de gérer ce nouveau concept. Nous avons exprimé notre inquiétude. La Constitution reconnaît les partis politiques, les coalitions et les indépendants. Nulle part dans la loi, leur place n’est mentionnée. La question des acteurs politiques dépasse la CENI. Nous sommes dans un contexte qui doit essayer de coller au maximum à la loi. La CENI n’est pas responsable de l’exclusion des acteurs politiques. Cette question doit être gérée ailleurs.

Où ?

Il y a d’autres niveaux qui doivent veiller à la participation de tous les citoyens burundais. Nous demandons toujours une liste actualisée au ministère de l’Intérieur. La CENI n’a aucun intérêt que tel ou tel ne participe. Notre souhait est que la question des acteurs politiques trouve une solution afin d’organiser une compétition qui soit à la hauteur. Et c’est possible car il y a encore du temps.

Vu les promesses déjà concrétisées par rapport à vos prévisions budgétaires, ne craignez-vous pas que les élections ne soient pas financées ?

Nous sommes très confiants à la CENI. Nous venons de mener une activité sur la cartographie électorale sur le financement du gouvernement. La République française a déjà posé un geste de 200 mille euros. Nous attendons d’autres partenaires financiers amis du Burundi qui ont promis de réagir dans les jours à venir. Nous ferons en sorte que dans la gestion de l’enveloppe, on exécute les activités comme elles sont inscrites sur le chronogramme. Nous sommes sûrs que tout va très bien se passer.