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Désarmement et élections dans les Grands Lacs : Saïd Djinnit, MISSIONdifficile !
(Le Potentiel ONLINE 21/07/14)

La mission assignée à celui que l’on présente comme le tombeur de Moussa Dadis Camara, l’ex-chef de la junte guinéenne, se résume en deux mots : désarmement et élections. Une mission somme toute difficile, au REGARD de ses exigences. Mais, pas impossible.

Comme annoncé, l’Algérien Saïd Djinnit arrive, dans la tumultueuse sous-région des Grands Lacs, en remplacement de Mary Robinson rappelée à d’autres FONCTIONS à New York aux côtés du patron de l’ONU, Ban Ki-moon.

La mission assignée à celui que l’on présente comme le tombeur de Moussa Dadis Camara, l’ex-chef de la junte guinéenne, se résume en deux mots : désarmement et élections. Une mission somme toute difficile, au REGARD de ses exigences. Mais, pas impossible.

Selon une source onusienne basée à Kinshasa, le plus grand défi à relever par Saïd Djinnit sera sans doute d’assurer des processus électoraux pacifiques au Burundi, au Rwanda et en République Démocratique du Congo.

Pays dans lesquels, précise un DOCUMENT piqué sur le site officiel de l’ONU, aux termes de leurs Constitutions respectives, les Présidents Paul Kagame et Joseph Kabila ne peuvent se représenter.

Sur le volet désarmement, Saïd devra travailler avec les autres Envoyés spéciaux internationaux pour OBTENIR le désarmement, dans un délai de cinq mois, des rebelles hutu rwandais des FDLR ou, le cas échéant, lancer des opérations militaires sans précédent.

Sur le PLAN pratique, le diplomate algérien va devoir assurer l’application de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba et la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi entre le M23 et le Gouvernement de la RDC.

Le décor est donc planté. La Prospérité ne s’était pas trompée sur le PROFIL de celui par qui des grandes mutations pourraient intervenir dans les Grands Lacs. Saïd Djinnit, rappelle-t-on, s’est illustré dans l’Afrique de l’Ouest, toujours comme Représentant spécial de l’ONU où il s’est impliqué personnellement avec succès en Guinée, en 2008. La situation de l’époque en Guinée était l’une des plus incertaines du continent. L’ex-dictateur Lansana Conté venait de mourir au pouvoir, en cours de mandat, sans vraiment préparer un dauphin.

La grande muette sortie de la caserne, conduite par le capitaine Moussa Dadis Camara, prit le pouvoir, soulevant une forte désapprobation de la Communauté internationale, particulièrement, de la France et des USA.

Folie de l’homme, folie de grandeur, voici que Dadis Camara va réprimer, le 28 septembre 2009, dans le sang, un meeting de l’opposition. Bilan, plus de 150 morts et 1200 blessés. Tueries unanimement condamnées par la France, les USA et le Maroc qui vont contraindre Dadis à renoncer au pouvoir et à s’exiler.

C’est alors que des élections, gagnées par l’opposition, seront organisées. Saïd Djinnit vient aussi de faire ses preuves au Nigéria avec le DOSSIER de la nébuleuse Boko Haram. On pense ici, particulièrement, à l’enlèvement de plusieurs centaines de lycéennes par le mouvement terroriste de mouvance djihadiste. On lui doit la focalisation internationale sur le Nigéria.

La SUITE, on la connaît. Les occidentaux, avec à leur tête, les USA, sont directement intervenus pour renforcer les capacités des forces de sécurité nigériane. Parmi les hauts faits du diplomate algérien, il y a la résolution du conflit ayant longtemps mis aux prises le Cameroun et le Nigéria autour du contrôle de la presqu’île de Bakassi.

Une région troublée réputée riche en gaz et pétrole que se disputaient les deux pays. C’est à la suite de son activisme que la COUR Internationale de Justice, certes après avoir été saisie par le Cameroun, a rendu son avis en faveur de l’Etat camerounais.

Qui plus est, Saïd Djinnit a été, avant de SE muer en onusien, à l’Union Africaine, le premier Commissaire pour la paix et la sécurité dont le travail était la prévention des conflits sur le continent.

C’est dire que les problèmes des Grands Lacs, Saïd les connait par cœur. Déjà, il peut COMPTER sur le soutien total de la France dans l’accomplissement de sa mission tout comme sur le patron de la Monusco. Le porte-parole du Quai d’Orsay lui rend, d’ailleurs, hommage dans une déclaration.